Tsahal a publié aujourd’hui (dimanche) l’enquête sur la bataille du passage et de la base militaire d’Erez, à la frontière avec Gaza, qui s’est déroulée le matin du 7 octobre, au cours de laquelle neuf soldats sont tombés et trois autres ont été enlevés. Deux de ces trois otages, Nick Beizer, z’l, et Ron Sherman, z’l, ont été tués en captivité lors d’une frappe de Tsahal. Le troisième, Tamir Nimrod est toujours détenu par le Hamas et considéré en vie.
L’enquête, dirigée par le lieutenant-colonel Gidi Kfir-El et son équipe, a été présentée aux familles endeuillées et aux militaires du camp, et les conclusions ont été exposées par l’ancien commandant du secteur Sud, Yaron Finkelman.
En tout, 120 terroristes ont envahi la base militaire, en deux vagues, ils ont assassiné, kidnappé et pillé. La première vague d’invasion était composée de 20 terroristes. Le passage d’Erez a été dévasté par le passage des terroristes dont ils ont commencé à prendre possession à 6h42 le matin du 7 octobre. Les terroristes sont montés sur le toit du passage et ont été repérés par les guetteuses. Les cinq employés du passage ont eu le temps de se mettre à l’abri.
Les terroristes sont entrés dans la base militaire à 7h du matin, en faisant exploser la porte principale du camp. Le temps entre le moment où les terroristes ont été repérés sur le toit du passage d’Erez et leur arrivée devant la base n’a pas été mis à profit pour préparer une défense appropriée.
A 7h05, les terroristes avaient déjà tué trois soldats et kidnappé Ron Sherman, Nick Beizer et Tamir Nimrod.
A 7h20, un combat acharné a commencé. Les soldats de Tsahal ont réussi à éliminer plusieurs terroristes pendant que l’armée de l’air attaquait des véhicules ennemis à la frontière.
A 9h, les soldats ont reçu l’ordre de rentrer dans les abris en raison des bombardements de l’armée de l’air israélienne sur les terroristes.
A10h30, une seconde vague d’invasion composée de 100 terroristes est arrivée et a pris possession de la base militaire. Ils ont pillé et ont incendié les lieux.
Les premiers renforts de l’infanterie sont arrivés à 15h. A 15h45, les employés du passage d’Erez qui s’étaient réfugiés dans une pièce à l’étage supérieur ont été secourus par les parachutistes. Ce n’est qu’à 23h, le samedi soir, que Tsahal a repris le contrôle de la base d’Erez.
Conclusions de l’enquête
L’enquête a établi qu’il y avait eu de graves défaillances dans plusieurs domaines :
Lacunes dans la transition entre les situations : la capacité à passer de la défense au combat n’était pas satisfaisante. Le camp d’Erez n’était pas organisé comme un avant-poste militaire malgré sa proximité avec la frontière et n’était donc pas préparé pour la défense et le combat.
Force combattante trop petite: les effectifs alloués ne correspondaient pas à la menace réelle. La base n’était même pas prête à affronter une attaque de bien moindre ampleur.
Défaillances dans le commandement et le contrôle: la gestion du combat était déficiente, le commandement des forces s’effectuait par téléphone, et les combattants ont été contraints d’agir de manière autonome.
Absence de soutien d’artillerie : il n’y avait pas de force d’artillerie dans le secteur capable d’intervenir.
Défaillances dans l’état d’alerte : les tirs de roquettes n’ont pas été perçus comme un signal d’avertissement.
Malgré cela, l’enquête a souligné positivement la décision du commandant du 77e bataillon de privilégier la défense des localités civiles plutôt que celle du camp d’Erez, une initiative qui a contribué à sauver des vies.