Michel Gad Wolkowicz, bien connu en France et en Israël sous son diminutif Mischa, est reconnaissable à sa
chevelure blanche et ébouriffée. S’il n’était pas psychanalyste depuis quarante ans, on pourrait le confondre à s’y
méprendre avec Albert Einstein !
Michel Gad Wolkowicz exerce à Paris dans son « petit atelier », comme il dit avec malice : un cabinet freudien, ne
pratique de la psychanalyse et de ses chemins nébuleux, empruntés sûrement à cause de, ou grâce à, sa grand-mère, rescapée d’Auschwitzmais qui y a laissé une grande partie de sa famille. Vivante mais à jamais marquée, elle a été cataloguée «folle» après la guerre… Tout jeune encore, Mischa cherche à comprendre ce qu’il peut bien se passer dans sa tête. Il est également fasciné par la psyché des nazis et des bourreaux. Cette question l’obsède depuis son enfance ; il se nourrit de livres et de témoignages sur la Shoah, interroge ses parents et trouve quelques bribes de réponses dans le sionisme… et la psychanalyse qui, pour lui, est «un cheminement intérieur, basé sur une méthode et une pratique rigoureuses, et associé à l’humilité d’une perpétuelle remise en question».
N’est-ce pas ce qui caractérise aussi le judaïsme et le sionisme ?
Mischa fait alors son Alyah et son service militaire en Israël ; il y installe sa famille, mais pas encore son cabinet. Il travaille et étudie les différences d’approches, de pratiques et de vécus, notamment entre la France et Israël, en particulier autour de la notion de « traumatisme », une notion fondamentale dans un pays où soignants et patients vivent les mêmes choses en direct: «En France, les thérapeutes et leurs patients ne courent pas ensemble aux abris, ils n’ont pas non plus à supporter les angoisses d’un enfant du même âge à l’armée.»
Michel Gad Wolkowicz n’exclut pas d’installer son cabinet en Israël d’ici deux ou trois ans, mais il veut encore y réfléchir et s’y préparer afin d’être à la hauteur. Cela ne l’empêche pas, en attendant, d’enseigner à l’Université de Tel Aviv, ni d’organiser et d’animer des colloques, des séminaires, desconférences entre la France et Israël.
Il va et vient, donnant le meilleur de lui-même dans chaque pays, notamment via l’association Schibboleth, qu’il a fondée. Cette association internationale vise justement à rapprocher les cultures, les identités et les courants de pensée.
Sabine Aiache
Article publié dans Actualité Juive numéro 1640
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