Ce serait un comble parmi les combles, mais peut encore être étonné: l’adoption d’une organisation terroriste au sein d’Interpol, l’organisation internationale des polices criminelles! Comme le loup dans la bergerie, l’Autorité Palestinienne, galvanisée par ses susccès internationaux, demande depuis plus d’une année à faire partie d’Interpol.
L’assemblée générale annuelle de cette organisation doit s’ouvrir la semaine prochaine dans l’île de Bali (Indonésie) en présence de délégués de 190 pays. Israël déploie d’intenses efforts diplomatiques pour barrer la route à une adoption de la « Palestine » dans les rangs de l’organisation internationale des polices. Interpol est la seconde organisation internationale en importance après l’ONU mais surtout, elle est la plateforme d’échange d’une multitude de renseignements entre les pays concernant la criminalité organisée, le terrorisme, le trafic d’êtres humains, le trafic d’armes, la blanchiment d’argent, le trafic de drogue, la guerre cybernétique etc.
L’Autorité Palestinienne avait déjà présenté sa candidature à Interpol en août 2015, expliquant que « c’était pour avoir accès aux renseignements concernant des délinquants palestiniens à l’étranger afin de pouvoir les arrêter et les juger » (rires dans la salle). La demande avait cependant été repoussée au motif que la demande avait été faite après le délai légal.
Une nouvelle demande a donc été faite début 2016 pour la prochaine assemblée, mais entre temps, le comité exécutif d’Interpol a nommé au mois de juin une commission d’experts indépendants chargés de définir de nouveaux critères pour l’adoption de nouveaux membres. Il est donc possible que la motion ne soit pas mis au vote au motif que cette commission n’a pas encore remis ses conclusions. C’est la Turquie qui représente l’AP et soutient activement son adoption!
A Jérusalem, l’opposition à cette adoption est catégorique et on avertit des risques importants de fuites de renseignements ultra-confidentiels qui pourraient s’en suivre au profit d’autres organisations terroristes. Les représentations diplomatiques israéliennes à l’étranger tout comme le représentant de la police israélienne à Interpol ne ménagent pas leurs efforts pour montrer à quel point cette adoption pourrait porter préjudice au travail d’Interpol. D’une part l’AP n’est pas un Etat, elle ne répond pas du tout aux critères d’entrée à Interpol, son adoption entraînerait une politisation croissante des décisions de l’organisation (comme c’est le cas dans chaque organisation qui accepte l’AP en son sein). Sans parler du fait que des terroristes se verraient du jour au lendemain au contact d’informations très sensibles.
Si la motion vient tout de même au vote – il faut s’attendre à tout – il faudra une majorité deux-tiers à l’Autorité Palestinienne pour devenir membre d’Interpol!
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