Le procès Netanyahou dans le dossier 4000 suit son cours avec le contre-interrogatoire par la Défense du témoin protégé, Shlomo Filber qui était directeur général du ministère des Télécommunications à la période des faits qui sont reprochés à l’ancien Premier ministre. Les débats d’aujourd’hui se sont déroulés en présence de Binyamin Netanyahou.
Durant cette journée, Shlomo Filber a affirmé que les décisions qu’il a prises avaient été basées sur des motifs professionnels. ”Ils (l’Accusation) disent que c’est un abus de confiance. J’ai essayé de dire lors de ma déposition que les choses étaient plus complexes. On a essayé de montrer que c’était noir ou blanc. Je ne sais pas quelles sont ses motivations (de Netanyahou). Ce que je peux dire c’est que je n’ai pris aucune décision dans laquelle je ne croyais pas sur le plan professionnel”.
Filber a raconté le moment où il a appris qu’il était accusé de corruption avec Netanyahou. ”Pour moi c’était du chinois. Les enquêteurs m’ont dit: ”Commence à parler, tu es un pigeon? Ils t’ont eu. On te connait, tu les protèges”. Ils voulaient que je dise ce que Netanyahou avait fait de mal. Pour moi, l’Etat ne pouvait pas se lancer dans une enquête contre le Premier ministre sans preuves”.
Filber témoigne que les enquêteurs ont cherché à lui faire dire qu’il avait reçu des ordres d’en haut concernant la fusion entre Yes et Bezeq. Il a avoué avoir fini par croire ce que lui disaient de dire les enquêteurs. ”Pour moi, personne ne jouait un jeu, il n’était pas concevable que le conseiller juridique autorise une enquête dans laquelle les enquêteurs oseraient mentir”. Lorsque l’enquêteur lui dit ”tu as reçu des ordres de Netanyahou”, Filber répond: ”Je ne sais pas, je ne me souviens pas”.
Puis Filber explique que les enquêteurs voulaient absolument lui faire dire que les décisions qu’il avait prises avaient été dictées par Netanyahou, sous-entendant qu’il ne serait pas inquiété puisqu’il lui était subordonné. Filber déclare aujourd’hui devant le tribunal: ”L’idée était de donner une autre version et de me retrouver dehors. De donner Netanyahou”. Il raconte qu’il a essayé de démontrer que dans le cas de Bezeq, il n’a pas agi différemment que dans d’autres cas, mais selon ses dires, les enquêteurs n’ont pas voulu l’écouter.
L’avocat de Netanyahou dit alors à Filber: ”Vous avez dit la vérité, ce dont vous vous souveniez mais les enquêteurs vous disent ”Netanyahou, Netanyahou”; ce à quoi Filber a répondu à la barre: ”Exactement”.
”Ils veulent que vous donniez une certaine version, que c’est Netanyahou qui a donné les ordres et si vous le dites alors vos intérêts seront préservés. Ils ont tout fait pour que vous deveniez un témoin protége à charge”, demande l’avocat de Netanyahou et Filber réplique: ”Exactement”.
Plus tard dans les débats devant la Cour, Filber dira: ”J’ai compris que j’avais une croix dans le dos parce qu’il y avait une course pour déterminer qui apporterait la tête de Netanyahou”.
Oh la la la !!!