Le contre-interrogatoire du témoin présenté par le Parquet Shlomo Filber effectué ces jours-ci par la Défense dans le procès Netanyahou, place l’Accusation en mauvaise posture.
En effet, le témoin a affirmé que les enquêteurs l’avaient expressément poussé à leur livrer la tête de Netanyahou. Par ailleurs, le Parquet a construit une partie de son acte d’accusation sur la base d’une rencontre que Netanyahou aurait demandé à Filber d’organiser avec Bezeq afin d’accorder à l’entreprise des avantages. Or, lors du contre-interrogatoire, on découvre, preuve à l’appui qu’à la date écrite dans l’acte d’accusation, les principaux protagonistes étaient ailleurs. Le doute s’est donc installé sur l’authenticité d’une telle rencontre.
Par ailleurs, l’Accusation est en difficulté depuis que Filber est à la barre puisque celui-ci y contredit bon nombre de déclarations qu’il a faites durant l’enquête. Or, l’essentiel de l’acte d’accusation contre Netanyahou est fondé sur ce témoignage.
Interrogé sur 103 FM, le procureur Sassi Guez a estimé que l’on ”pouvait parler en termes d’effondrement du dossier 4000. Le Parquet comptait beaucoup sur ce témoin, c’est son témoin le plus important dans ce dossier qui est le dossier le plus important de tous les dossiers sur Netanyahou. Toute l’histoire était construite sur cette rencontre, si elle a eu lieu ou non”.
Guez rappelle qu’un procès ne se joue pas sur un seul témoignage mais que, sans aucun doute, le témoignage de Filber place l’Accusation dans une situation délicate. ”Ce témoignage porte un coup dur à l’Accusation, je ne sais pas comment elle va continuer à partir de là. L’Etat devrait s’interroger pour savoir comment il a pu être aussi négligent: vous devriez vous remettre en question et mieux préparer vos dossiers”.