Aujourd’hui se déroulait la deuxième journée de témoignage de Shlomo Filber au procès de Binyamin Netanyahou.
Shlomo Filber, ancien directeur du ministère des Télécommunications sous le gouvernement de Netanyahou, est un témoin de l’accusation, bénéficiant du statut de témoin protégé après un accord conclu avec le Parquet.
Il était interrogé aujourd’hui sur les ordres qu’il aurait reçus de Netanyahou afin de favoriser Bezeq dans l’accord de fusion avec la société Yes et ainsi peser plus lourd sur le marché des télécommunications. En échange, Binyamin Netanyahou aurait obtenu des articles positifs sur le site d’information Walla! qui était à l’époque aux mains de celui qui dirigeait le conseil d’administration de Bezeq, Shaoul Alovitch.
Filber a reconnu aujourd’hui, comme lors de l’enquête de police, qu’il avait reçu l’instruction de s’occuper d’Alovitch et ”d’en finir avec la fusion entre Yes et Bezeq”. Toutefois, contrairement à ce qu’il avait dit pendant l’enquête, à la barre Filber tend à atténuer les conséquences de ces instructions reçues. S’il reconnait qu’il existait un lien entre Alovitch et Netanyahou, il estime ne pas avoir reçu d’ordres contraires à la loi.
L’Accusation a alors demandé à la Cour de prendre en compte les procès-verbaux de l’enquête, affirmant que le témoin change de version, ou du moins ajoute des éléments qui n’y figurent pas. Filber déclare à la barre que pendant l’enquête, il était en proie à une tempête émotionnelle dûe au fait que les enquêteurs ont réussi à le convaincre que tout le monde – les gens de Bezeq et l’entourage de Netanyahou – lui avaient menti. Il explique donc qu’il a tenu des propos sévères qui ne lui ressemblent pas.
Depuis le début du procès, ce n’est pas la première fois qu’un témoin de l’Accusation ne témoigne pas à charge contre Netanyahou comme l’aurait attendu le Parquet, sur la base des compte-rendus de l’enquête de police.
L’interrogatoire de l’Accusation doit recouvrir encore d’autres points de l’acte d’accusation contre l’ancien Premier ministre et devrait s’étendre sur neuf séances, à la suite desquelles aura lieu le contre-interrogatoire de la défense.