Dans le supplément Shabbat du journal Makor Rishon, Ronen Shoval livre une analyse intéressante, sous le titre « Retour à 1948 ». Partant du constat que les événements de Simhat Torah sont de portée biblique, il explique pourquoi il convient d’abandonner la morale d’Oslo et du retrait de Gaza pour retrouver la morale de 1948, celle de Ben Gourion et de la génération de la Guerre d’Indépendance. L’analyse est intéressante, mais elle ne suffit pas. En effet, si le 7 octobre marque un tournant majeur de notre histoire nationale, il doit aussi signifier une nouvelle étape dans l’édification de notre État, et pas seulement un retour au sionisme de 1948.
Une fois que la guerre à Gaza sera gagnée, nous devrons passer à la seconde étape du sionisme. Le but ne sera pas seulement cette fois-ci d’assurer la sécurité de notre État (objectif initial du sionisme politique), mais d’ajouter un nouvel étage au projet initial. Passer d’un sionisme de subsistance (Tsionout shel Kiyoum) à un sionisme de vocation (Tsionout shel Yioud). Quelle est notre vocation ? Comme beaucoup d’Israéliens – civils et soldats – l’ont compris depuis le 7 octobre, la meilleure réponse à l’attaque du Hamas est l’instauration d’un État plus juif – dans l’esprit de la tradition de nos Prophètes – et plus conforme à notre vocation de « peuple Saint ».
Une réponse adaptée à l’attaque meurtrière, lancée sous le slogan « Déluge d’Al-Aqsa », aurait ainsi pu consister à restreindre l’accès des musulmans au Mont du Temple, tant que les otages ne seront pas libérés. Israël aurait ainsi signifié qu’il se battait lui aussi pour Jérusalem et pour le Temple. Ce geste symbolique n’aurait pas seulement permis de répondre à la provocation du Hamas, mais aussi de réaffirmer notre souveraineté sur le lieu le plus saint du peuple Juif, qui a été malheureusement délaissé et quasiment livré à l’ennemi en 1967, lorsque Moshé Dayan a déclaré que nous n’avions « que faire de ce Vatican » (sic).
Comme je l’écrivais en 2017, l’attitude d’Israël sur le Mont du Temple est une double erreur, psychologique et politique. Psychologiquement, elle renforce les musulmans dans leur complexe de supériorité, en les confortant dans l’idée que l’islam est destiné à dominer les autres religions et que ces dernières ne peuvent exercer leur culte qu’avec l’autorisation et sous le contrôle des musulmans, c’est-à-dire en étant des « dhimmis ». Politiquement, elle confirme le sentiment paranoïaque de menace existentielle que l’islam croit déceler dans toute manifestation d’indépendance et de liberté de ces mêmes dhimmis à l’intérieur du monde musulman.
Paradoxalement, la souveraineté juive à Jérusalem est perçue comme une menace pour l’islam précisément en raison de son caractère incomplet et partiel : les Juifs sont d’autant plus considérés comme des intrus sur le Mont du Temple, qu’ils n’y sont pas présents à demeure et qu’ils y viennent toujours sous bonne escorte, comme des envahisseurs potentiels.
“Celui qui contrôle le Mont du Temple contrôle le pays”
L’alternative à cette situation inextricable et mortifère consisterait, comme l’avait bien vu l’écrivain et poète Ouri Zvi Greenberg, à asseoir notre souveraineté entière et sans partage sur le Mont du Temple, car « celui qui contrôle le Mont contrôle le pays ». Ce faisant, Israël signifierait au monde musulman que sa présence sur sa terre est permanente et non pas provisoire, et que les Juifs revenus sur leur terre ne sont pas des « croisés », destinés à être chassés à plus ou moins longue échéance : ils sont les maîtres et les souverains à Jérusalem, comme à Hébron et ailleurs, et ils sont là pour y rester.
Une telle attitude pourrait libérer les musulmans de leur complexe d’infériorité-supériorité en leur signifiant que Jérusalem est hors de portée pour leurs aspirations de faire renaître un hypothétique Califat et que leur seul choix est d’accepter la coexistence pacifique avec un Israël fort et souverain. Ce faisant, Israël montrerait à l’ensemble du monde musulman que nous ne sommes plus des dhimmis (comme a pu le croire le Hamas, lorsqu’Israël a cru « acheter sa sécurité » en laissant passer à Gaza l’argent du Qatar), mais des Juifs fiers et sûrs de leurs droits, revenus sur leur terre pour édifier un Etat souverain et fort. Le « Mur de fer » préconisé par Jabotinsky passe par le Mont du Temple.
P. Lurçat
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Rien a ajouter, mais auront nous le courage de le faire ,reprendre la souveraineté sur le mont du temple
Bravo
Je suis tout à fait d accord mais avant que le gouvernement le soit c est une autre affaire
Espérons
D’accord moi aussi.
Il suffirait d’affirmer dans les actes et la voix cette souveraineté de Jérusalem. L’impact sur tous les détracteurs dans le monde serait incommensurable.
Mais, Pierrot, quand l’Unesco, l’organe « culturel » de l’ONU, pontifie sur la qualité » musulmane et Islamique » des lieux dits saints, y adjoignant le Mur (!) d enceinte, du moins sa surrélévation, et finalement tout le caractère hébraïque et juif de Yeroushalaïm, commande paraître autrement que envahisseur ? Il suffirait, déjà, de brandir un Coran, qui désigne ces lieux comme partie intégrante du Peuple d’Ysraël, passé comme avenir. Même si le rêve islamique reste de le conquérir un jour, cette propriété est (déjà) confirmée ! Le fait d’avoir construit un bâtiment islamique au-dessus des (ruines » du Temple est d’ailleurs la conclusion proposée par le concept du Dar al Islam. L’esprit arabomusulman refusera de renoncer aux » acquis », même par les guerres, et encore moins par des négociations, dont la « takiah » (trahison des engagements) permet de violer la parole donnée et ou signée.
La seule solution est de préparer la circonstance, afin que Mashiah’ se dévoile.
Et pour cela, il faudrait un retour juif complet vers Le Pacte avec Dieu, d’Ysraël, comme au pied du Mont Sinaï…(étymologie sinah, haine du Peuple (ayant) choisi.)
Toutes ces épreuves terribles ne sont que pour ce but. Irrationnel, certes.
Comme notre survie.
Calmons-nous messieurs les va t en guerre !
Notre armée Tsahal a assez a faire en ce moment avec gaza, la Judée-Samarie et le hezbollah pour rajouter encore de l’huile sur le feu avec le Mont du Temple.
Sans oublier la 5e colonne en Israël que sont les 2 millions de falestiniens qui n attendent qu’une étincelle pour mettre a feu et a sang les rues de Jerusalem, Haïfa, Petah Tikva, etc..
Léate Léate. Chaque chose en son temps….
Hashem est avec nous, même s’Il nous gronde avec force, lorsque nous nous divisons… et que nous sortons des voies qu’il nous a demandé de suivre il y a 3300 ans.