« Jacob appela ses enfants et leur dit : “Réunissez-vous et je vous raconterai ce qui se passera à la fin des temps[1].” » Le patriarche vénéré souhaite, avant sa mort, dévoiler « la fin des temps », c’est-à-dire, explique Rachi, la date de la venue du Machia‘h. C’est alors que l’Esprit saint l’abandonne et il doit se contenter de bénir ses enfants[2]. Dieu ne veut pas désespérer les Enfants d’Israël. La date prévue est encore lointaine. De nombreux commentateurs en déduisent l’interdiction de s’adonner à des calculs sur les textes bibliques pour connaître la date de l’événement tant attendu : « Que meurent tous ceux qui calculent la date de la venue du Messie[3] ! »
Mon grand-père, le rav Eliyahou Botschko זצ”ל, explique encore que ceux qui s’adonnent à des calculs doutent du peuple juif[4]. En effet, le Talmud, à propos du verset d’Isaïe : « En son temps Je hâterai sa venue » explique qu’il y a deux temps pour la venue du Messie :
– Si les Enfants d’Israël n’ont pas de mérite, il vient « en son temps », c’est-à-dire à une date ultime.
– Mais si les Enfants d’Israël ont du mérite, il viendra « avant son temps », comme l’a annoncé le prophète : « Je hâterai sa venue[5]. »
Personne ne peut dévoiler le « temps de la hâte », celui-ci dépendant uniquement des mérites du peuple juif. Or, Jacob voulait-il dévoiler la « date ultime ». Dieu lui dit : « Quoi ! Tu doutes de mes enfants, tu imagines qu’ils n’auront pas de mérites ? Alors c’est toi qui ne mérites plus l’Esprit de sainteté ? »
On peut ajouter que les calculs sont dangereux en ce qu’ils figent Dieu, comme si le Tout-Puissant était engagé par nos comptes. Même la date ultime est une notion variable et les comptes de la Thora ne seront compris qu’une fois le Machia‘h arrivé. La notion de date ultime est simplement là pour nous dire que le Machia‘h est l’aboutissement de l’histoire et qu’on ne peut envisager l’histoire de l’homme que comme une ligne qui mène inéluctablement à ce but.
À de très nombreuses reprises dans l’histoire juive, le peuple a cru à l’imminence de la venue du Machia‘h. Ces espoirs malheureusement ont été à chaque fois déçus. Parfois même des grands en Israël ont suscité l’espoir en s’appuyant entre autres sur les indications données dans le Livre de Daniel. Évidemment, ces espoirs déçus ont suscité de tristes désillusions. À chaque fois, ces grands expliquaient qu’ils ne devaient pas tenir compte de l’interdiction de la Guémara, car cette interdiction n’avait pas été donnée pour la génération où le Machia‘h devait se dévoiler. Leur volonté était certainement également de renforcer les Juifs dans leur attachement aux mitzvot. Peut-être aussi le Machia‘h aurait-il dû venir au moment où ils le prévoyaient, mais il en a été empêché par les hommes.
C’est ainsi que le rav Eliyahou Botschko זצ”ל donne une deuxième explication sur la volonté de Jacob de dévoiler « la fin des temps ». « Dévoiler la fin des temps » signifie, dit-il, faire venir le Machia‘h. Jacob dit à ses enfants : je vais dévoiler maintenant la fin des temps. C’est maintenant que nous allons faire venir le Machia‘h. Il n’y a qu’une condition à remplir : rassemblez-vous, c’est-à-dire unifiez-vous autour de la Thora et des mitzvot, et le Machia‘h qui attend à la porte se dévoilera. Mais les enfants de Jacob n’ont pas réussi à s’unir et l’Esprit saint, c’est-à-dire l’Esprit du Machia‘h, est parti.
Aujourd’hui aussi, le Machia‘h attend à notre porte. Dieu, dans Sa miséricorde, rassemble les exilés, prend en pitié Son peuple, le sauve de tous ses oppresseurs, lui permet une indépendance sur sa terre. Il nous demande simplement de reconnaître que ces événements ne sont pas le fruit du hasard, de nous rassembler autour de la Thora et alors, le Roi, descendant de David, se révélera sans tarder.
Saurons-nous relever ce défi ?
Extrait de l’ouvrage du Rav Shaoul David Botschko ”A la table de Shabbat”
Pour se procurer l’ouvrage :
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029972023
[1] Genèse xlix, 1.
[2] Rachi s/Genèse xlix, 1.
[3] Yalqout Chimoni s/Habacouc, 562.
[4] Or Hayahadouth, page 53.
[5] Sanhédrin 98a.
Voilà qui est dit . Si il y a union et non uniformité comme chez les non juifs ( bien pensance et rejet de la Thora, séparation Etat/religion ) alors le Massiah vient . A nous de savoir , connaissant le passé, ce qui se passe quand on veut être comme les autres nations.
Merci Seigneur de venir, non pas suite à notre volonté ignorante et égoïste, mais seulement au moment que tu as prévu depuis toute éternité…