Quand
je dis à quelqu’un que je suis pour que les Israéliens qui résident en dehors
d’Israël aient le droit de vote, la réaction est souvent : « Quoi ?
Ils n’ont pas le droit de vote ? ». Hé oui, beaucoup d’entre nous
l’ignorent, mais c’est un fait : Les Israéliens résident à l’étranger
n’ont pas le droit de vote. Plus précisément, ils l’ont mais pour voter ils
doivent avoir une adresse en Israël et surtout y venir le jour du vote.
Imaginez un Israélien qui habite les Etats-Unis –où se trouvent la majorité des
Israéliens non-résidents-, cela veut dire qu’il faut qu’il abandonne son
travail pendant plusieurs jours pour pouvoir prendre un vol qui va durer 10 à 15
heures au moins (et encore, seulement si c’est un vol direct), encaisser 7 à 10
heures de décalage horaire à l’aller et la même chose au retour. En plus, il
devra mettre la main à la poche pour payer un billet d’avion pas nécessairement
bon marché et les autres dépenses liées à son voyage. Tout cela est franchement
ridicule. Et surtout c’est très anti-démocratique car cela crée une
discrimination hurlante entre certains Israéliens et d’autres. Je prendrai un
exemple extrême pour bien me faire comprendre : Les Israéliens en prison
ont le droit vote. En effet, le Ministère de l’Intérieur installe à chaque
élection des urnes dans les prisons afin que Mesdames et Messieurs les
prisonniers puissent voter. Tous les prisonniers y compris ceux qui sont en
prison pour des délits gravissimes. Ainsi, Ygal Amir, après avoir assassiné
Itzhak Rabin -paix à son âme- peut voter. De même les arabes Israéliens
emprisonnés pour actes terroristes peuvent voter et votent !
Quant aux Israéliens qui ont commis le crime de résider en dehors d’Israël,
Niet !
Par souci de précision, j’indique que les Israéliens en mission publique à
l’étranger peuvent, eux, voter au sein du Consulat d’Israël du pays où ils
travaillent. Il s’agit des diplomates, employés de l’Agence Juive ou du KKL,
etc…
Il s’agit là bien sûr d’une quantité minuscule. Lors des dernières élections à
la Knesset, en 2015, il y avait seulement 6250 titulaires du droit de vote au
total dans le monde entier en dehors d’Israël. Alors que le nombre d’Israéliens
non-résidents dépasserait le demi-million !
Le sujet n’est pas nouveau. En 2009 déjà, le membre de la Knesset Moshe Arens
avait proposé une loi octroyant aux Israéliens non-résidents le droit de vote à
l’étranger. Et dans l’accord de la coalition actuelle constituée suite aux
dernières élections de 2015, ce projet figure. Mais rien n’a été fait à ce
jour.
Cette
situation, qui prive des centaines de milliers d’Israéliens du droit le plus
essentiel en démocratie, celui de voter, perdure. Cela est d’autant plus
choquant que tout au long du siècle dernier, toutes les démocraties modernes
ont accordé les unes après les autres le droit de vote à leurs citoyens
non-résidents. Au-delà de ces démocraties, une bonne centaine de pays dans le
monde font de même.
Alors, pourquoi Israël, démocratie moderne, Start-Up Nation par excellence,
est-elle complétement à la traîne sur ce plan ?
La
réponse à cette question remonte à loin, aux premières décennies de l’existence
de l’état d’Israël, pendant lesquelles la vie était particulièrement difficile.
De nombreuses familles ont quitté Israël à cette époque, dans l’immense
majorité des cas pour améliorer leur sort économique. Les partants étaient
souvent vus d’un mauvais œil, qualifiés de « yordim ». De façon
encore plus vexatoire, en 1976, Itzhak Rabin, Z’al, les avait désignés
« nepolet chel nemochot », expression que l’on peut très
approximativement traduire par « chute des mauviettes ».
Depuis, plus de 40 années se sont écoulées, pendant lesquelles d’immenses
bouleversements se sont produit dans le monde. A mon humble avis, il faut finir
d’enterrer cette histoire. Pour
commencer, de très nombreux Israéliens de l’étranger reviennent. D’après le
bureau central des statistiques d’Israël, 230 000 Israéliens sont revenus
entre 1990 et 2015.
Ensuite, dans le formidable phénomène de globalisation que nous vivons, est-il
juste de priver du droit de vote un cadre supérieur de Check Point Software ou
de Teva qui est envoyé par son employeur pour travailler dans une filiale
étrangère pendant quelques années ? Et un professeur d’université qui va
faire une période Sabbatique ? Ou un étudiant qui va faire un Master ou
Doctorat ? Et un soldat démobilisé qui, après avoir risqué sa vie pour
nous défendre pendant trois ans et souvent plus, part quelque temps décompresser
en Amérique Latine ou gagner un peu d’argent dans une ferme Australienne ?
Et se précipitera vers l’aéroport le plus proche pour rentrer en Israël en cas
de guerre.
Je
pourrais continuer par une longue liste d’exemples. Non, ce n’est vraiment pas
raisonnable et c’est très injuste, au 21ème siècle, de priver ces
citoyens exemplaires du droit de vote et de l’accorder à des terroristes qui
croupissent à juste titre en prison.
Il faut donner immédiatement le droit de vote à tous les Israéliens
non-résidents. Au-delà il faut valoriser leur présence à l’étranger pour la
rendre utile à Israël et favoriser son rayonnement sur les plans économique, éducatif,
culturel, linguistique et bien d’autres, comme le font très adroitement les gouvernements
des démocraties éclairées.
On enterre « nepolet chel nemochot » et on passe à « Aam
Ehad ».
Nous sommes un Peuple, un Peuple Un.
Albert LEVY
Albert Lévy est économiste, homme d’affaires et candidat pour la 21e Knesset du parti Zehout, créé par Moshé Feiglin.
Étonnée de la. Violence de certains commentaires. Je pense que tous les citoyens d Israël doivent pouvoir voter et ceux qui sont a l étranger ne sont pas des renegats.
Je suis abasourdi par les propos que je viens de lire….de quel droit vous pensez que les israéliens vivants à l’étranger n’ont pas le droit de participer aux votes dans leur pays….ces israéliens qui étudient à l’etranger , nous font profiter des richesses acquises…..ces israéliens qui travaillent nous apportent leur expérience….et ceux qui sont en villégiature nous apportent le renouveau vu dans d’ autres pays…alors de deux choses l’une ou bien vous enlevez le droit de vote à des citoyens israéliens ( car ils restent israéliens…soit vous les rendez apatrides…Regardez la solidarité des pays arabes…ils soutiennent unanimement..et votent d’un Seule main toutes leurs causes ….Je suis certain que tous les israéliens vivants à l’etranger sont de tout cœur avec Israël et c’est leur faire un mauvais procès que de penser qu’ Ils ne s’interressent pas à la vie en Israël
Bonsoir, je suis un israélien depuis 1962, j’ai participé à tous grande guerre ( les 6 jours, la guerre d’usure, et celle du Yom Kippour, 11 ans de service militaire dans la réserve + service national, 20 ans d’existence au pays. Avec tout cela ont nous enleve ce droit de vote, he ben merde alors, c’est français çà au moins.
Cette mesure me paraît aussi étonnante, mais Israel est aussi un pays où le devoir de servir le pays au prix de 3 ans de service militaire plus les réserves jusqu’à l’âge de 45 ans et un fardeau très lourd à porte. On voit bien l’opposition quasi unanime de la population israélienne à l’exemption du service militaire pour les ultra-orthodoxs.
Donner le droit de voter à l’extérieur peut donner le droit à des millions de
Juifs qui bénéficient de la loi du retour de devenir israéliens et de voter et influencer le sort politique du pays sans en vivre la réalité sur le terrain.
Les pays qui donnent le droit de vote à leur concitoyens n’ont pas une « loi du retour « comme Israel, le risque est d’avoir plus de citoyens à l’extérieur qu’à l’intérieur. Il y a 2 fois plus de juifs hors Israe qu’en Israël. Voilà pourquoi …
Itzhak Hatsadik