Un cas d’agouna, une femme qui ne peut pas refaire sa vie parce qu’elle n’a pas reçu son guett (acte de divorce), a été résolu grâce à la persévérance des juges rabbiniques.
Le couple était marié depuis quatre ans. Deux ans après le mariage, le mari a commencé à souffrir de graves problèmes psychiatriques qui ont nécessité son internement.
La jeune femme a demandé le divorce et le tribunal rabbinique a estimé qu’elle était dans son droit. Mais son mari n’étant pas en pleine possession de ses moyens, ne pouvait lui donner son guett. Les juges rabbiniques ont tenté de l’obtenir par différents moyens mais l’état psychiatrique de l’homme posait des difficultés importantes.
Les juges sont restés en communication étroite avec les équipes médicales afin de réagir dès que l’état de santé mental du mari lui permettrait de donner le guett à sa femme.
Une première tentative aux alentours de Pessah l’année dernière s’est soldée par un échec.
Cette semaine, l’hôpital a annoncé au tribunal rabbinique que l’état du mari s’était considérablement amélioré. Le président du tribunal rabbinique se trouvait à l’étranger pour un événement familial mais il a suivi l’affaire de près et a ordonné de tout mettre en oeuvre pour saisir l’opportunité. Le directeur du tribunal rabbinique, le Rav Itshak Oushinsky a constitué une équipe spéciale composée du secrétaire général du tribunal, d’un sofer et de lui-même ainsi que de témoins. En urgence, cette équipe s’est rendue à l’hôpital psychiatrique en coordination avec les équipes médicales et les assistantes sociales.
Alors qu’il était en pleine possession de ses moyens, le mari a nommé le sofer son émissaire pour écrire le guett et une heure plus tard, la jeune femme était libérée de son statut d’agouna.
Cet épisode montre à quel point les juges rabbiniques se mobilisent pour que les femmes retrouvent leur liberté le plus rapidement possible dans le cadre de la loi juive.
Il fait écho à l’histoire récente d’un guett que les juges rabbiniques ont été cherché chez un homme qui s’était endetté et qui se cachait en raison des menaces qu’il avait reçues de ses créanciers. Vêtus de gilets pare-balle, les juges rabbiniques étaient allés le retrouver dans sa planque afin qu’il leur donne le guett pour sa femme.
Quel dévouement !
J’ai entendu également une histoire où la police n’a jamais pu prouver qu’un homme avait été tué par la mafia. Un Rav avait pris son courage à deux mains et était allé voir la mafia pour qu’elle lui montre où était enterré l’homme, afin de pouvoir permettre à la femme de cet homme de se remarier. Les tueurs avaient accepté en échange qu’il promette de ne rien dire à la police. Le Rav avait accepté et a pu ainsi libérer la femme. Plus tard, lorsque la police est venue trouver le Rav pour qu’il donne des renseignements, il leur avait simplement dit : « J’ai fait mon boulot de Rav, à vous de faire le votre ».
Il est heureux que les choses aient changé positivement. Durant des siècles, cette procédure de divorce était un vrai calvaire, un parcours du combattant qui durait des années, surtout lorsque c’était la femme qui l’initiait. Les moeurs ont évolué et les hommes ont laissé leur ego de côté pour respecter strictement les lois de notre Thora si humaine.