L’histoire se déroule dans les années 60. Judith Hermann, peintre juive, a quitté la France et vit aux Etats-Unis où elle peint et elle enseigne. Elle est rattrapée par un passé qu’elle aurait voulu laisser derrière elle lorsqu’elle reçoit une lettre de Vincent Mirail, antiquaire, qui a acheté son mas à Saint Rémy de Provence. Il y a trouvé d’anciennes toiles de la peintre.
Voici, en quelques mots, résumée l’intrigue de la pièce ”Portraits avec retouches”, qui sera jouée pour la première fois en Israël, à partir du 8 décembre. Ecrite par Danielle Chinsky et Olivier Achard et interprétée par l’auteure et Dominique Verrier, elle a été couronnée d’un grand succès en France. LPH a pu interroger le comédien, à quelques jours de sa venue, son premier voyage en Israël.
Le P’tit Hebdo: Qu’est-ce qui vous a séduit dans ”Portraits avec retouches”?
Dominique Verrier: Lorsque Danielle Chinsky me l’a proposée et après l’avoir lue, je l’ai trouvée formidable. Je crois que ce qui m’a le plus touché, c’est la relation qui se noue entre les deux protagonistes au fil de l’intrigue. La forme aussi est intéressante : il s’agit d’une correspondance, par courrier. La retranscrire sur scène est un beau défi.
Lph: Cette mise en scène autour d’un échange épistolaire fait-elle la particularité de cette pièce?
D.V.: En effet, la mise en scène est épurée, laissant cours à l’imaginaire. Et la distance qui sépare les deux personnages est ainsi revisitée, permettant parfois même des contacts physiques, pourtant impossible rationnellement. Nous avons pu prendre quelques libertés, ce qui en fait une pièce chargée d’émotions communicatives.
Lph: En plaçant au cœur le sujet de l’art et qui plus est des années 60, la pièce s’adresse-t-elle à un public bien particulier?
D.V.: Je crois que le cœur de la pièce, c’est précisément la relation entre un homme et une femme. Le sujet sous-jacent est la communication, la façon dont on fait part de ses émotions, dont on échange. Ces thématiques parlent à tout le monde. J’ajouterai que je travaille beaucoup avec des jeunes, notamment des lycéens et je dois reconnaitre que la jeunesse est loin d’être indifférente à ces sujets, y compris celui de l’art et de l’histoire. La curiosité n’a pas d’âge.
Lph: L’autre thème très présent est celui de la Shoah.
D.V.: Tout à fait. Ce drame touche tout le monde. En tant que non-Juif, je me sens concerné par cette période, et je pourrais être dans la vie, le personnage que je joue sur scène. L’histoire de cette femme est universelle, c’est celle d’un déracinement permanent avec finalement, la relation humaine, qui finit par triompher.
Lph: Ce sera votre première fois en Israël. Comment abordez-vous ce séjour ?
D.V.: Je suis très curieux de pouvoir découvrir ce pays dont j’entends tellement parler. Je regrette déjà de ne pas rester assez longtemps pour assouvir ma soif de tout voir. Mais ce sera une première prise de contact. Je suis heureux de saisir cette chance que vous m’offrez.
Portraits avec retouches
Dates et lieux : le 3/12 à Netanya, 9/12 à Jérusalem et 10/12 à Tel Aviv
Réservations : culturaccess.com ou au 073-2160486
Propos recueillis par Guitel Ben-Ishay