C’est devenu quotidien: cette nuit encore des centaines d’Arabes ont attaqué les forces de l’ordre Porte de Damas à Jérusalem. Le nombre d’émeutiers augmente chaque soir. Ils ont jeté des pierres et des projectiles.
Sur place, la police tente de contenir les éléments violents tout en garantissant la possibilité aux fidèles musulmans de faire leur prière de fin de jeûne et aux commerçants de travailler. C’est pour cette raison notamment qu’elle évite d’utiliser certains moyens de maintien de l’ordre à sa disposition. L’année dernière, par exemple, elle avait utilisé quotidiennement le skunk (projection d’eau très malodorante) afin de disperser les émeutiers. Cette année, la police déclare ne pas vouloir en arriver là car cette méthode avait causé beaucoup de tort aux commerçants de la vieille ville.
La police a procédé à 8 arrestations et sur place. L’Autorité palestinienne mais aussi la Jordanie et l’Egypte accusent Israël d’être responsable de ”l’escalade de la violence”.
Ainsi, hier, Mahmoud Abbas a dénoncé la visite de Yaïr Lapid qui a eu lieu dimanche: ”l’escalade continue va conduire à une explosion de la situation”.
Du côté du Royaume Hachémite, mais aussi de l’Egypte, même son de cloche, en parlant ”d’escalade israélienne dans les territoires palestiniens et de l’entrée d’éléments extrémistes sur l’Esplanade de la sainte Mosquée Al Aqsa sous la protection de la police israélienne”. Une allusion à la visite de Yaïr Lapid et du chef de la police Kobi Shabtaï? Le ministère jordanien des Affaires étrangères réclame l’arrêt ”des actions unilatérales qui conduisent à la violence”.
La visite de Yaïr Lapid a pu servir de prétexte à l’embrasement dans la vieille ville de Jérusalem. Au sein même du gouvernement et des analystes politiques, la décision de Lapid, si elle avait pour motif louable de soutenir la police, n’était qu’une opération de relations publiques. Le ministre de la Défense, Benny Gantz, ne s’est pas privé de lancer une pique à son collègue du gouvernement: ”Avant chaque visite, il est bon de réfléchir”.
Les observateurs estiment que la jeunesse palestinienne de Jérusalem a trouvé une façon de se joindre à la vague d’attentats qui traverse le pays en agitant le terrain Porte de Damas. Les violences sont le fait d’un nombre croissant de jeunes chaque soir, pour l’heure, on ne note pas d’utilisation d’armes à feu de leur part, mais la crainte est que la violence ne franchisse un cap si elle venait à s’installer.