Certains ont mis un temps avant de le respecter, d’autres sont tombés dans la potion magique dès leur naissance, d’autres encore l’observent, mais de loin, et n’osent pas encore plonger… Qu’est-ce qui les retient donc ? La peur de ne plus pouvoir ensuite faire marche arrière, de se séparer du monde dans lequel ils vivent, de leurs habitudes, de leurs amis ? L’appréhension comme avant le grand saut en Benji, où le vertige, côté émouna, est assuré?
Apres six jours intenses de course contre la montre, voilà que le Créateur a pensé à la plus géniale des inventions sur terre, pour nous les humains: le SHABBAT ! Le jour où, enfin, on arrête le chrono pour marcher à un nouveau rythme, en passant en modèle bio-famille. Ce jour pas comme les autres où l’on se regarde, où l’on s’écoute, où l’on se sourit, est à l’origine de la Shmita dont parle notre parasha, Behar, comme si on était de nouveau au Har Sinaï ! Le repos de la terre après six ans de labeur, lui procure justement, une sainteté telle, qu’elle produira le triple de sa récolte …
Ce n’est pas pour rien que chaque pays au monde aspire à ce repos hebdomadaire, quelquefois de façon même démesurée, ce qui peut créer des conséquences inverses parfois néfastes. Même notre ministre des finances est prêt à valider l’instauration d’un dimanche chômé en Israël, une fois par mois pour commencer. Mais la vraie force du shabbat ne réside pas uniquement dans le repos, loin de là ! Son secret, c’est surtout cette capacité imposée à se déconnecter entièrement du monde matériel, et à se brancher à de nouvelles ondes spirituelles, comme une batterie qui se recharge.
Dehors, dans toutes les rues d’Israël, nous vivons comme chaque année à l’approche de Lag Baomer, ce spectacle de folie. Les enfants d’Israël, traquent nuit et jour les derniers morceaux de bois encore disponibles. Cette course effrénée va nous mener tout droit aux grands feux de joie qui mettront fin à une période de restrictions. C’est grâce à cet optimisme que notre jeunesse ose se lancer, tout feu tout flamme, à travers toutes les tempêtes, sur ce bateau miraculeux : Israël.
Avraham Azoulay