Le ministre de la Défense Avigdor Lieberman a subi un revers en séance du cabinet restreint politico-sécuritaire. Son plan d’élargissement du périmètre municipal de la ville de Kalkilya a été provisoirement gélé suite à l’opposition d’une majorité des ministres. Ce plan qui entre dans le cadre de la politique “de la carotte et du bâton” souhaitée par le ministre était combattu par Habayit Hayehdoudi, une partie du Likoud, le ministre Yoav Galant (Koulanou), le Conseil des localités juives de Judée-Samarie et le Conseil régional de Samarie.
L’élargissement du périmètre municipal de la ville arabe palestinienne empiétrait sur les zones C de Judée-Samarie, ce qui sersait une première, et des autorisations de construire seraient accordées avec un potentiel de 14.000 unités de logements. Hormis le précédent d’une réduction des zones C sur lesquelles Israël a un contrôle exclusif ce plan comporte des risques sécuritaires non négligeables du fait que Kalkilya se rapprocherait dangereusement de l’autoroute 6. Sans parler que les habitants de cette ville arabe se sont donnés récemment un maire membre du Hamas.
Le ministre de la Construction et du Logement Yoav Galant a averti que ce plan risque de pousser des habitants des localités juives proches de Kalkilya de quitter leurs villages pour se rendre dans les villes du centre du pays, ce qui est contraire aux intérêts stratégiques de l’Etat d’Israël.
De son côté, Naftali Benett estime que ce plan est tout simplement une récompense au terrorisme et qu’il est anormal d’accorder tant de permis de construire aux Arabes de Judée-Samarie alors que les Juifs peinent à obtenir de tels permis.
Lors d’une visite en Samarie, le ministre de la Défense, avec un brin de démagogie, avait attaqué ceux qui s’opposent à son plan en les qualifiant de “droite populiste et messianique” en contraste avec lui, qui représenterait une “droite rationnelle et réaliste”.
Mais finalement, son plan a été renvoyé sur les bancs de l’école avec comme mission de rapporter d’ici dix jours des précisions sur les aspects sécuritaires à long terme. Et si les conclusions ne sont pas satisfaisantes, il se pourrait que le plan soit enterré.
Photo Hadas Parush / Flash 90