Article d’Eden Levi Campana
Le samedi 18 janvier 2025, la Place du Trocadéro, rebaptisée pour l’occasion « Place des otages », vibre d’un élan d’espoir et de détermination. Le froid glacial qui enserre Paris semble se dissiper sous l’intensité du rassemblement. Plus d’un millier de personnes s’y sont réunies, portées par la même cause : la libération des otages israéliens, toujours détenus par le Hamas. Un événement profondément humain, où les couleurs jaune et orange – symboles poignants de l’attente – flottent au-dessus des têtes, évoquant les drames vécus par ces otages, et notamment Kfir Bibas, le plus jeune d’entre eux, qui fête ce jour-là ses deux ans… en captivité !
Dans cette mer humaine, Rachel Khan se distingue en maitresse de cérémonie, défiant la morsure du froid. Son courage rappelle son passé d’athlète, se fait l’écho d’une résistance, physique et morale, à la hauteur de la cause qu’elle défend.

Le public, lui, ne démérite pas. Bravant un froid insoutenable, il se serre dans ce rassemblement comme pour réchauffer, ne serait-ce qu’un instant, les cœurs des familles des otages. Chaque visage, chaque parole, chaque regard échangé porte en lui la conviction d’une cause juste, indéfectible. Là, dans cette bataille contre l’indifférence, la solidarité transcende les frontières, soudant les individus dans une force commune et insubmersible. La beauté de cette mobilisation réside dans l’humanité qui la compose, une humanité qui, à chaque instant, puise dans sa douleur une énergie nouvelle.
Cependant, l’événement ne se limite pas à l’énergie du public. L’équipe organisatrice, avec à sa tête Jean-David Ichay, président de l’association « Tous 7 Octobre », et sa vice-présidente Céline Attal, s’impose comme le cœur battant de cette manifestation. Leur travail est digne d’un orchestre symphonique, où chaque instrument joue sa partition avec une précision admirable. Salomé, Julia, Gabrielle, et tous les bénévoles ont fait bien plus que contribuer : ils ont porté l’événement sur leurs épaules. Chaque tâche, aussi vaste soit-elle, a été accomplie avec une détermination et une organisation remarquable. Chacun a fait le travail de vingt hommes, et ensemble, ils ont forgé une réussite éclatante, une preuve que la solidarité du peuple juif peut déplacer des montagnes.

Rien ne semble pouvoir éteindre les organisateurs de l’association « Tous 7 Octobre », ni le vent glacial, ni les heures qui s’étirent dans la froideur de l’hiver. Ce n’est pas seulement leur présence qui marque les esprits, mais l’énergie incandescente qui émane de chacun d’eux. Leur engagement inébranlable, fait d’une organisation sans faille et d’une détermination à toute épreuve, incarne ce que la lutte pour la liberté des otages doit être : une résistance acharnée et sans compromis.
Le rassemblement a également été marqué par la présence des familles d’otages ainsi que par celle de personnalités de premier plan, telles que Caroline Yadan, Arié Bensemoun, Arthur, Manuel Valls, Yonathan Arfi, Elie Korchia, Delphine Horvilleur, Elie Chouraqui, Raphael Entoven, Frank Tapiro, et Jeremy Hababou, qui ont montré un soutien sans équivoque à cette mobilisation.

De nombreuses structures aussi se sont mobilisées pour soutenir cet événement, à l’instar de : Liad Paris, Agir Ensemble, Bring Them Home France, l’Agence Juive, Collectif Nous Vivrons, Actions Avocats, Netsah, Générations Gamzon, The Balagan Club, Les Citadelles, The Truth 770, Women United for Peace, DD Forces, Wizo France, Keren Hayessod France, AJC Paris, Taglit France, SPM France, La Noar France, B’nai B’rith France, Courir pour les Otages, CTeen France, EEIF Centre National, Bné Akiva France, la Fédération Alliance, Moadon, Israel Experience France, Noé pour la Jeunesse (FSJU), Lamorim United Officiel, Judaïsme en Mouvement, et l’UEJF (Union des Étudiants Juifs de France).
Cependant, dans cette mer de solidarité, une ombre demeure : le cynisme implacable du Hamas. Si la libération de trois otages – Romi, Doron et Emily – offre un instant de répit, un souffle d’espoir dans cette interminable attente, le contexte politique des derniers jours laisse un goût amer. Le marchandage des otages, orchestré par le Hamas, soulève un dégoût profond. Ces vies humaines, ces souffrances indicibles, sont mises sur la balance comme des pions dans un jeu géopolitique morbide. Les images de libération, manipulées et mises en scène par le Hamas, rappellent la violence infinie qui se cache derrière chaque négociation, chaque accord fragile. Ceux que l’on présente comme des victimes, comme des innocents, n’en restent pas moins acteurs d’un chantage dont l’odeur nauséabonde se fait sentir à chaque nouvelle annonce.
Le spectacle est d’autant plus sordide lorsque l’on considère le poids politique que ces « victimes » portent désormais dans la négociation internationale. Ils sont là, manipulant les vies des otages comme des leviers, alors que, de l’autre côté, l’axe du mal, tissé par l’Iran, semble vaciller sous les assauts des soldats israéliens. L’indignation grandit, se mêlant à l’angoisse des familles, et plus encore à la révolte contre ce cynisme qui transforme la souffrance en monnaie d’échange. Pourtant, malgré cette violence morale, l’appel à la libération des otages ne faiblit pas. Chaque victoire, aussi petite soit-elle, nourrit un espoir renouvelé : celui de voir un jour ces otages tous réunis avec leurs proches, sans conditions, sans contreparties, sans la libération d’autres monstres.
Les organisateurs, les personnalités présentes, et le public, tout en oscillant entre l’espoir suscité par ces libérations et le dégoût des pratiques du Hamas, se sont unis pour rappeler une vérité fondamentale : derrière chaque otage se cache une vie, une famille, un visage humain. Le combat pour leur libération, loin de se laisser éteindre par les manœuvres politiques, continue de vibrer dans les cœurs des participants. Il est un cri, une promesse, un engagement profond et inaltérable.
La soirée a pris une intensité rare avec la présence de sept familles d’otages, venues partager leurs espoirs et leur douleur. Des proches, comme Moshe Lavi, ont exprimé un mélange d’espoir et de crainte : « Nous nous réjouissons des libérations à venir, mais nous continuerons à nous battre pour ceux qui restent. » La trêve, prévue pour le lendemain, marque une première étape dans un échange complexe prévoyant la libération de 33 otages contre 737 prisonniers palestiniens. Mais les organisateurs et participants ont insisté sur l’importance de ne pas relâcher la pression. « Chaque libération est une victoire, mais le chemin est encore long. Nous devons rester unis et mobilisés », a ajouté Jean-David Ichay.
Ce rassemblement est la démonstration que, face à l’adversité la plus extrême, l’humanité peut encore se lever, se mobiliser, se solidariser. Une réussite pour laquelle chaque membre de l’équipe organisatrice mérite une reconnaissance absolue, et où le courage, tant physique que moral, de figures telles que Rachel Khan incarne cette lueur d’espoir qui ne cesse de briller.