L’Inde, 2e client de l’Iran pour les achats de brut va changer sa politique à la demande des Etats-Unis. Après l’annonce par Donald Trump de sa volonté de priver l’Iran de ses exportations de pétrole, le State Departement avait fait savoir que des émissaires américains seraient envoyés dans des pays qui importent de grandes quantités de pétrole iranien, comme la Chine, l’Inde, la Turquie ou l’Irak afin de les convaincre de suivre la politique voulue par Washington. C’est désormais fait avec l’Inde.
Le ministre indien du Pétrole, Damhendra Padrhan, a officiellement annoncé que son pays allait réduire voire annuler ses achats de brut iranien dans les mois qui viennent.
Le State Department a indiqué que « Les Etats-Unis sont déterminés concernant leurs efforts pour faire pression sur l’Iran afin qu’il change son comportement menaçant ». Washington a également proposé son aide à chacun des pays qui acceptera d’ici le 4 novembre – date butoir – de ne plus s’approvisionner en Iran. Les Etats-Unis jouent sur une capitulation du régime des mollahs qui accepterait de négocier un nouvel accord bien plus strict, ou carrément sur une chute du régime qui ploierait sous la révolte populaire dans le cadre d’une crise économique et sociale de grande ampleur.
Pour l’instant, la protestation sociale en Iran prende de la durée et s’étend à de nombreuses villes du pays. Signe d’une certaine fébrilité au sein du pouvoir, le président Hassan Rohani a lancé un appel à « l’unité du peuple iranien face à la volonté des ennemis de l’Iran de lui porter atteinte ». « Nous ne cèderons pas face à l’Amérique » a-t-il dit. Le président Rohani qui a d’ailleurs fait l’objet de sévères critiques après la diffusion d’images qui le montraient en habits ordinaires passant des vacances dans un endroit de luxe. De quoi faire bondir les masses iraniennes qui sentent passer la crise économique qui va en s’aggravant. Les images ont d’ailleurs rapidement été censurées.
Le Premier ministre israélien Binyamin Netanyahou ainsi que le ministre de la Défense Avigdor Lieberman ont tous deux adressé un message au peuple iranien et surtout aux protestataires insistant sur le fait que ses dirigeants gaspillent l’argent qui leur revient pour le dépenserà l’étranger, en Syrie, en Irak, au Yémen, au Liban (Hezbollah) et à Gaza (Hamas et Jihad Islamique). Mais afin d’éviter que la révolte soit encouragée de l’extérieur, le pouvoir a bloqué l’accès à Internet…
Photo Serge Attal / Flash 90