Aujourd’hui âgé de 22 ans et officier de l’armée de l’air, Zacharie Benkemoun a connu, enfant, les méandres du cancer. Désormais guéri, il nous raconte son histoire qui force l’admiration.
7 ans et déjà gravement malade
Zacharie grandit à Paris, avec ses parents, sa sœur aînée et ses deux frères jumeaux (oui, des triplés!).
Lorsqu’il avait 7 ans, il apprend qu’il a une leucémie. ”Je savais qu’une maladie qui s’appelait le cancer existait”, se souvient Zacharie, ”mais la leucémie, je n’en avais jamais entendu parler. On m’a expliqué qu’il s’agissait d’une maladie grave, qu’il était urgent que je suive des soins à l’hôpital et que je pouvais mourir de cette maladie”.
Zacharie, à partir de cet instant, ne vit plus comme un enfant de 7 ans. Pendant plusieurs mois, sa maison c’est l’hôpital, il ne va plus à l’école. 7 jours sur 7, 24h sur 24, il subit des traitements lourds, chimiothérapie, médicaments. Pendant deux mois, il n’a même pas le droit de sortir de son lit.
Quelles sont les pensées d’un enfant de 7 ans face à la maladie? “J’étais très bien entouré, par l’équipe médicale et surtout par ma famille, de mes parents à mes grands-parents en passant par mes frères et sœur, mes cousins, mes oncles et tantes. A vrai dire, je pensais à moi et surtout à mes parents. Ils ne m’ont jamais laissé voir leur tristesse ou leur inquiétude. Jusqu’à aujourd’hui, je reste persuadé que c’est pour l’entourage du malade que c’est le plus difficile”.
La leucémie est une maladie qui se traite relativement bien chez l’enfant. Mais les effets secondaires des traitements sont là: perte de cheveux, faiblesse et bien d’autres incidences sur l’état général du petit Zacharie.
”La première année de traitement a été la plus difficile”, nous explique-t-il, ”c’était celle de la chimiothérapie. J’ai subi plusieurs opérations pour l’installation et l’ablation d’un cathéter. Cela suppose aussi un mode de vie différent: le cathéter était sur ma poitrine, je devais faire attention à mes mouvements. Et le regard des gens est aussi perturbant: un enfant de 7 ans, sans cheveux, affaibli n’est pas considéré de la même manière”.
Un si jeune enfant n’a-t-il pas parfois envie de dire que “c’est pas juste” et de refuser de subir toutes ces souffrances? “Si, bien sûr, cela a dû m’arriver de le dire. Voir tous les enfants courir, jouer me donnait envie de les rejoindre. Mais globalement, j’ai compris que j’avais intérêt à écouter les conseils des médecins et de mes parents. Je me disais toujours que c’était un moment à passer, pas un mur infranchissable. J’ai toujours gardé le moral dans l’ensemble”.
Vers une vie presque normale
La deuxième année de la maladie est celle lors de laquelle, les visites à l’hôpital s’espacent. ”Je n’y allais qu’une semaine par mois et le reste du temps j’étais à l’école”. Zacharie reprend le rythme scolaire progressivement, en fonction de ses forces. Il n’accuse pas de retard, parce que comme il le dit lui-même, ”dans mon malheur, j’ai eu la chance d’être malade dans des petites classes, c’est plus facile à rattraper”. L’école lui apporte un soutien important en lui mettant à disposition des professeurs qui venaient à domicile. Il suit aussi des cours pendant ses séjours à l’hôpital.
Le retour total à la normale se fera au collège.
Parallèlement, pendant ces années, Zacharie prend toujours des traitements traumatisants: chimiothérapie par comprimés, corticoïdes, prise de sang une fois par semaine. Les traitements s’espacent et s’allègent avec les années. C’est en 2015, que la bonne nouvelle arrive: Zacharie est guéri.
Construire son avenir avec confiance
”Je suis né et j’ai grandi dans une famille traditionnaliste et très sioniste. Ma sœur aînée a fait son alya 4 ans avant moi, elle a ouvert la voie”.
En fait, dès l’âge de 9 ans, alors même qu’il est gravement malade, Zacharie savait qu’il vivrait en Israël. Ce rêve ne l’a pas quitté et ses parents l’ont toujours soutenu dans cette idée. ”Il ne m’est jamais venu à l’idée que ma santé pourrait m’empêcher de faire mon alya”.
L’alya pour Zacharie est indissociable de l’armée. ”Je souhaitais plus que tout être combattant, parachutiste. Malgré mes problèmes de santé, j’ai tenu à entrer à l’armée parce que pour moi c’est une étape obligatoire”.
Ses parents le mettent en garde: le fait qu’il ait eu une leucémie, enfant, le pénalisera sûrement pour être combattant. ”Je savais que la maladie me rattraperait. Le médecin qui m’a examiné lors du tsav rishon m’a tout de suite annoncé que je ne serai pas combattant”. Déçu mais raisonnable, Zacharie nous dit qu’il comprend ce refus.
Tendre le plus haut possible
Qu’à cela ne tienne, Zacharie s’investit dans son service, malgré le fait qu’il ne sera jamais combattant. Il intègre une base qui offre un oulpan aux olim hadashim (Mihvé Alon), puis arrive le moment de choisir l’unité. Il dit alors à l’officier: ”Je suis venu pour servir, mettez-moi où vous bon vous semble, je veux juste un service qui ait du sens”.
Il devient technicien pour hélicoptères, alors qu’il aurait préféré s’occuper des avions. ”Mais ce n’est pas grave, j’ai pris ce qu’on me donnait”. La formation en hébreu est difficile, mais Zacharie s’accroche. Il gravit les échelons et devient vite chef d’équipe spécialisé dans l’armement des hélicoptères de combat. Rentré à l’armée en tant que touriste, il prend la nationalité israélienne pour pouvoir compléter son service militaire et au terme de celui-ci, il décide d’intégrer l’école d’officier. Il a signé jusqu’en 2021, pour devenir officier technicien de l’armée de l’air. ”Je pense continuer au-delà, mais cela dépendra aussi du souhait de l’armée. Pour ma part, je vise les grades élevés de l’armée”. Sa maladie a disparu, mais dans les moments difficiles, elle lui donne aussi la force: ”Si j’ai surmonté le cancer, rien n’est insurmontable”. C’est d’ailleurs son message aux jeunes qui veulent s’enrôler: ”A ceux qui se disent je serai combattant ou rien, sachez qu’au sein de l’armée, il y a des postes au moins aussi importants que cela. Il n’est pas nécessaire d’être combattant pour avoir un rôle qui demande un dépassement de soi. Rien n’est acquis, il faut s’investir, travailler, prouver ce que l’on vaut et alors on vit pleinement son rêve”.
Guitel Ben-Ishay
Chapeau Zakarie … votre histoire est magnifique et très émouvante … vous êtes un être exemplaire dont beaucoup pourraient s’inspirer … je souhaite que nous comptions en Israël davantage de citoyens possédant votre motivation et votre volonté de donner de vous mêmes ….Je vous souhaite une longue et bonne santé
Tellement Émue! Magnifique parcours un exemple pour les jeunes
Magnifique
Kol Hakavod.