La justice française a tranché dans l’affaire opposant l’ancien journaliste et président de Reconquête Éric Zemmour à plusieurs associations. La cour d’appel de Paris l’a sanctionné ce mercredi 2 avril pour contestation de crime contre l’humanité, suite à des propos tenus en 2019 concernant le rôle du maréchal Pétain pendant l’Occupation.
Lors d’un échange télévisé avec Bernard-Henri Lévy sur CNews en octobre 2019, Zemmour avait maintenu que Pétain avait « sauvé » les juifs français durant la Seconde Guerre mondiale. Une affirmation que BHL avait immédiatement qualifiée de « monstruosité » et de « révisionnisme », ce à quoi Zemmour avait répondu: « C’est encore une fois le réel, je suis désolé. »
Cette condamnation intervient après un parcours judiciaire sinueux. Le polémiste de 66 ans avait initialement bénéficié d’une relaxe du tribunal de Paris en 2021, confirmée par la cour d’appel en 2022. Mais la Cour de cassation, saisie par cinq associations et le parquet général, avait annulé cette décision et ordonné un nouveau procès.
Dans sa communication post-verdict, Zemmour a nié avoir voulu « défendre Pétain » et annoncé son intention de se pourvoir en cassation. Outre l’amende, il devra verser un euro symbolique de dommages et intérêts à chacune des associations plaignantes, ainsi que 1 200 euros pour leurs frais de justice.
La Cour de cassation avait remis en question l’argumentation de la précédente cour d’appel, qui s’était notamment appuyée sur le fait que Pétain n’avait pas été condamné pour « crime contre l’humanité » mais pour « attentat contre la sûreté intérieure de l’État » et « intelligences avec l’ennemi ». Selon la haute juridiction, les propos contestés peuvent constituer un délit même s’ils concernent une personne non condamnée pour crime contre l’humanité.
Ce n’est pas la première fois que l’ancien polémiste se retrouve devant les tribunaux pour ses déclarations publiques, ayant déjà été condamné pour provocation à la haine.