Aliza Ronen est l’un de ces personnages qui fleurissent le paysage d’Israël comme les pages d’un livre ouvert qui se raconte. Avec Aliza, c’est la mémoire collective de tout un pays et d’un peuple qui se retrouvent, ils se sont construits et affranchis ensemble, enracinés dans la terre comme dans le cœur.
L’histoire de sa famille est intrinsèquement liée à celui du jeune Etat, de ses guerres, de son Indépendance et de la joie inconditionnelle à se retrouver sur la terre de ses ancêtres, de participer à son émergence et à sa (re)construction. C’est en 1924, que sa famille s’installe dans le nord ; ses parents seront parmi les fondateurs de la ville de Haïfa, et aujourd’hui encore, à soixante-treize ans, après deux enfants et sept petits-enfants, Aliza n’a pas quitté le Mont Carmel de son enfance, d’où elle puise son inspiration de nombre de ses peintures. Chaque tableau est une ode à son pays, un instant à jamais en mouvement, garante de l’histoire contemporaine du pays d’Israël dont elle se veut le témoin. Son premier tableau, intitulé « Pardes », le premier verger de Nes Tziona, en souvenir de la famille Heller qui s’y était installée avec leurs onze enfants. Malgré les difficultés matérielles, Aliza n’a jamais vu de renoncement ni de cassure au sein de cette famille nombreuse, mais uniquement de l’optimisme et une volonté sans faille.
Le nom de Aliza signifie la joie, joie qui la caractérise et qu’elle transmet aux nouvelles générations, afin d’aimer, comme elle, cette terre qui est son pays. Pendant trente-cinq ans, Aliza Ronen a été impliquée dans l’éducation et reste bénévole dans les écoles du pays où elle donne des conférences auprès des élèves pour leur raconter l’histoire du pays, de ses habitants et des premiers pionniers.
Depuis sa retraite, Aliza Ronen travaille sa peinture de façon plus intensive et engagée, comme elle l’a été toute au long de sa vie. Elle suit des cours de Rita Katz, et est membre d’un grand collectif d’artistes-peintres qui a régulièrement l’occasion d’exposer à Haïfa lors des démonstrations d’aviateurs.
De son enfance heureuse baignée de l’amour de ses parents, les peintures d’Aliza Ronen reflètent la douceur des paysages d’Israël une journée de printemps, qu’aucune réalité extérieure, politique ou sociale, ne vient altérer. Ce sont tous les trésors de la terre qui coulent dans les veines d’Aliza, qui – comme ses pères avant elle – en transmet le secret aux générations futures.
Sarah HADJADJ
Productrice, Curatrice et Essayiste
Pour tous contacts avec les artistes : https://artdrenaline.wixsite.com/artdrenaline