Paracha : « Vayétzé וַיֵצֵא = Et il sortit » – 7ème paracha du Séfer Béréchit–Genèse
Chapitre 28. וַיֵּצֵ֥א יַֽעֲקֹ֖ב מִבְּאֵ֣ר שָׁ֑בַע וַיֵּ֖לֶךְ חָרָֽנָה 10 Jacob sortit de Beer-Shev’a et alla à חָרָן-Kharane. En hébreu, lorsqu’on ajoute un ָה–ah à la fin d’un nom de lieu, ce ה –hey remplace la préposition à qu’on place d’habitude avant le nom de la destination. Donc, au lieu d’écrire il alla à Kharane, on a écrit « il alla Kharanah ». Avant que l’âme n’entame sa mission, une force spéciale lui est ajoutée pour sa réussite et le tribunal céleste lui impose un serment en lui enjoignant de se comporter de façon intègre dans le monde physique. « Jacob quitta Béer-Chéva– Puits du Serment » se réfère à ce serment. L’âme accomplit sa mission en allant Kharanah : ce ה fait allusion à la deuxième lettre du Nom de D-ieu – יהוה (prononcé Youd-Key-Vav-Key ou «Nom Havaya »), avec laquelle Il créa le monde. Lorsque l’âme descend du monde spirituel, c’est à dire de Béer Chéva, au monde matériel qui est Kharane, et y accomplit son devoir sacré, cela montre que le monde matériel, qui au départ dissimule le divin, est en réalité crée et soutenu par Hachem, avec ce ה de Kharanah. Jacob quitta ses parents pour un exil personnel qui, tout en l’ignorant, va le retenir vingt années chez le malhonnête Lavane qui tentera de déraciner entièrement le peuple juif. Mais avant cela, Jacob demeura quatorze ans à la Yéchiva d’Ever. Pourquoi jugea-t-il cela nécessaire alors qu’il était déjà un érudit ? Durant les soixante-trois premières années de sa vie, Jacob étudia la Torah auprès de son père, loin de toute influence cananéenne. Mais pour survivre à Harane, il doit se nourrir davantage de Torah de Sem et d’Ever qui survécurent aussi à ce genre de milieu, car l’un vécut pendant la génération du Déluge et Ever fut le contemporain des bâtisseurs de la Tour de Babel. Les quatorze années que Yaâcov va passer sous la tutelle d’Ever vont lui permettre d’émerger indemne de son exil personnel. Et D-ieu le prépare à l’épreuve également avec le rêve de l’échelle. Cependant, même s’il est soutenu par la promesse divine, ce sont ses propres efforts qui lui valurent la prophétie. –
11 Il rencontra l’endroit et y dormit la nuit, car le soleil s’était couché. L’endroit est le Mont Moria, où Abraham ligota Isaac sur l’autel et où le Temple se dressera plus tard. Le verbe ויפגע, signifiant d’ordinaire il rencontra, a un autre sens, moins fréquent, de il pria. Jacob, donc, ne rencontre pas un lieu géographique mais Hachem lui-même. La rencontre survient avant la nuit car c’est lui qui institua Arvit la prière du soir. Il prit parmi les pierres de l’endroit, les plaça sous sa tête et s’étendit à cet endroit. 12 Il fit un songe : et voici qu’un סֻלָם-Soulam, une échelle posée à terre et son sommet atteignait le ciel ; et voici que des anges de Dieu y montaient et en descendaient dessus. – Les mots Sinaï et Soulam ont tous deux une valeur numérique de 130 ; les anges représentent Moché Rabbénou-Moïse et son frère Aharone- Aaron ; et D-ieu se tient au sommet de l’échelle tout comme Il se tiendra sur le Sinaï pour donner la Torah. La Torah, donnée au Sinaï et enseignée par Moché et Aharone, constitue un point jeté entre le ciel et la terre. Les anges, les émissaires de D-ieu chargés d’appliquer Sa volonté sur terre, montent continuellement au ciel pour recevoir Ses ordres et redescendent afin de les exécuter. Mais Yaâcov et le peuple juif sont placés sous la providence directe de D-ieu. Yaâcov vit les anges qui l’avaient accompagné pour le protéger en Erets Israël, remonter au ciel pour être remplacés par d’autres qui l’escorteront pendant son séjour hors de la Terre Sainte. L’inverse se produisit quand il revint dans le pays : les anges d’Erets Israël redescendirent pour l’accompagner. Cette vision lui fit prendre conscience de la sainteté de la terre et lui donna le désir d’y retourner. Lorsque la Torah parle d’anges montant et descendant pour en remplacer d’autres, elle évoque la protection que D-ieu accorde au juste, bien que ces anges ne soit généralement pas visibles, même pour ceux qu’ils escortent. – 13 Et voici que l’Éternel se tenait au-dessus de lui et lui dit : « Je suis l’Éternel Dieu d’Abraham ton père et Dieu d’Isaac. La terre sur laquelle tu es étendu, c’est à toi que Je l’ai donnée ainsi qu’à ta descendance.14 Ta descendance sera comme la poussière de la terre et
« וָנֶגֶבָּה וָקֵדמָה וְצָפֹנָה וּפָרַצתָּ יָמָּה – Et tu t’étendras vers l’Ouest et vers l’Est, et vers le Nord et vers le Sud ». 15 Je serai avec toi et te garderai partout où tu iras et Je te ramènerai vers cette terre et ne te délaisserai pas jusqu’à ce que J’aie accompli ce que Je t’ai dit. » Hachem promet à Jacob : « Tu ne dois craindre ni Essav ni Lavane. J’ai promis à Abraham cette terre, et ce n’est qu’à travers toi – et non à travers Essav – que cette promesse s’accomplira ».
16 Jacob se réveilla et dit : « Assurément, Dieu est présent à cet endroit et moi, je ne le savais pas ! » 17 « Comme cet endroit est redoutable ! Ce ne peut être que la Maison de Dieu et c’est la porte des Cieux. » 18 Il se leva tôt, prit la pierre qu’il avait placée sous sa tête et l’érigea en monument. 19 Il nomma cet endroit בֵּית־אֵל-Beth-El ; mais Louz était son nom originel. 20 Il prononça un vœu : « Si D-ieu est avec moi, et me garde sur ce chemin ; 21 Et que je retourne en paix à la maison de mon père et que l’Éternel est pour moi un Dieu, 22 Alors cette pierre que j’ai érigée en monument sera la maison de D-ieu et tout ce que ‘Tu me donneras, je T’en donnerai certainement le dixième’. »
Chap. 29. 1Jacob se mit en marche vers l’Est. 2 Il vit un puits et trois troupeaux de bétail étendus à côté ; une grande pierre couvrait le puits. […] 4 Jacob leur dit aux bergers : « Mes frères, d’où êtes-vous ? » Ils dirent : « Nous sommes de Kharane. » 5 Il demanda : « Connaissez-vous Lavane, fils de Nakhor ? » Ils dirent oui. 6 Il dit : « Est-il en paix ? » Ils dirent : « En paix ; et voici Rachel, sa fille, qui vient avec le bétail. » 7 Il dit : « Mais le jour est encore long. Ce n’est pas le moment de rassembler le bétail, abreuvez-le et allez le faire paître. » 8 Ils dirent : « Nous attendons que tous les troupeaux soient rassemblés ; on roulera alors la pierre et nous abreuverons le bétail. » 9 Il parlait encore lorsque Rahel-Rachel la bergère arriva avec le bétail de son père. – C’est à nouveau près d’un puits qu’une des grandes figures de l’histoire juive va rencontrer son épouse. Près d’un puits Eliezer trouva Rivka et que Moché rencontrera Tsipora-Séphora. Comme le montrent l’histoire d’Avraham et d’Yitzhak-Isaac, les puits ont une importance symbolique. L’eau enfouie symbolise la sagesse accessible à celui qui comprend son importance vitale et qui fait des efforts pour l’amener à faire surface. Les femmes aussi représentent la sagesse : la sagesse des femmes édifie leur maison. Le renvoi d’Agar et d’Yichmaël en témoigne puisque D-ieu ordonna à Avraham, qui hésitait à céder aux instances de Sara, de se conformer à ses instructions. – 10 Lorsque Yaâcov vit Rahel, fille de Lavane, frère de sa mère et le troupeau de Lavane, il fit rouler la pierre de sur l’ouverture du puits et abreuva le troupeau de Lavane. 11Jacob embrassa Rachel, puis fit entendra sa voix et pleura.12 Jacob dit à Rahel qu’il était le fils de Rivka ; Rahel courut le dire à son père. 13 Lavane courut à sa rencontre, il l’étreignit, l’embrassa et l’amena à sa maison. Et Yaâcov raconta à Lavane ses péripéties.
Jacob à Kharane : 14 Lavane lui dit : « Néanmoins, tu es mon os et ma chair ! » Et il demeura auprès de lui un mois durant. L’expression néanmoins indique le dépit de Laban face à un espoir déçu. Dans son esprit, un Jacob désargenté ne mérite certes pas d’hospitalité ; néanmoins, il laisse « généreusement» l’esprit de famille l’emporter sur son égoïsme. Cependant, Yaâcov devra travailler. Laban s’étant alors aperçu que Jacob était un excellent travailleur, il lui proposa de négocier les modalités d’un emploi permanent. Avant de rapporter la réponse de Jacob à la question de Lavane, la Torah fait une digression pour nous apprendre que Laban a deux filles et que Jacob aime la cadette, préparant ainsi la réponse de Jacob qui la demande en mariage. – 15 Lavane dit à Yaâcov : « Tu es mon parent, et tu me servirais pour rien ? Quel est ton salaire ? » 16 Or Lavane avait deux filles : לֵאָה-Léa l’aînée, et רָחֵל-Rahel la cadette. 17 Et les yeux de Léa étaient flétris [à force de pleurer et prier ses yeux s’étaient affaiblis ; étant l’aînée, elle avait été promise à l’impie Essav, l’aîné de Rivka, ce qui la fit pleurer de désespoir, mais grâce à ses prières elle mérita d’être la première épouse de Yaâcov] tandis que Rahel était belle de forme (du visage) et belle d’aspect. Le rôle de celle-ci, belle de visage et d’aspect, correspondant au monde révélé, était d’aider Jacob à dévoiler la Gloire d’Hachem dans le monde matériel et à y atteindre la perfection. C’est pour cela que Jacob fut attiré par Rachel dès qu’il la vit. Mais le patriarche qui devait plus tard devenir Israël, devait épouser Léa, et D-ieu l’y amena. – 18 Jacob aimait Rahel et il dit : « Je te servirai sept ans pour Rachel, ta fille, la cadette. » Cette expression est passée dans le langage courant pour désigner une manière d’exprimer aussi précise que possible. Yaâcov, conscient de la tendance de Laban à déguiser la vérité, il précise aussi soigneusement que possible laquelle de ses filles il désire épouser. : Rachel, et non une quelconque fille ainsi nommée, mais bien ta fille, à toi ; et pas n’importe laquelle de deux filles, mais la plus jeune. Mais toutes ces précautions auront été vaines. – 19 Lavane dit : « Mieux vaut que je la donne à toi, que de la donner à un autre homme. Demeure auprès de moi. » 20 Jacob travailla pour Rahel, durant sept ans et ils furent à ses yeux comme quelques jours tant il l’aimait. Au terme de ces sept années, 22 Lavane rassembla tous les gens de l’endroit et donna un festin. 23 Mais au soir, il prit Léa et la lui amena et il l’approcha.
24 Lavane donna sa servante Zilpah à Léah sa fille, comme servante. 25 Or voici qu’au matin, il s’agissait de Léah, Yaâcov dit : « Qu’est-ce donc que tu l’as fait ? N’ai-je pas travaillé auprès de toi pour Rachel ? Et pourquoi m’as-tu berné ? » Lavane dit : 26 « Il n’est pas d’usage de procéder ainsi en notre endroit, de donner la cadette avant l’aînée. 27 Achève cette semaine et nous te donnerons également celle-là, pour le travail que tu feras encore chez moi durant sept autres années ! » 28 Jacob s’exécuta et acheva la semaine de celle-ci et il lui donna Rachel, sa fille pour épouse. 29 Laban donna à Rachel, la servante Bilhah. 30 Il approcha également Rahel et il l’aima encore plus que Léa et travailla pour Lavane encore sept autres années. – Fidèle à sa réputation de fieffé menteur, Lavane substitue Léa à Rahel le soir du mariage. Yaâcov et Rahel, qui s’attendaient à une ruse de ce genre, avaient convenu de certains signes entre eux. Quand elle vit qu’on s’apprêtait à lui substituer Léa, Rahel confia ces signes à sa sœur afin de lui éviter l’humiliation. Ces signes étaient une plante appelée KHiNaH acrostiche de Khaloth-pains de chabath, Nida-lois de pureté familiale et Hadlaka – allumage (des bougies de Chabbat). D’où la coutume chez nombreuses communautés de célébrer, une semaine avant le mariage, une fête nommée « Khina » ou « Soirée du Henné ». Laban donna « généreusement » une servante, Zilpa en même temps que la mariée, mais ce n’était que là qu’une ruse de plus. En effet Zilpa était la plus jeune de deux servantes de la maison, il allait de soi qu’elle soit placée au service de la cadette, tandis que Bilha, plus âgée, serait mise au service de Léa ; en offrant Zilpa à la mariée, Laban renforçait donc la fausse impression que c’était Rachel qu’elle accompagnait. Malgré l’altruisme inouï de Rachel et la malhonnêteté de son père, c’est parce qu’Hachem avait décidé que Yaâcov devait épouser Léa, que ce mariage put se réaliser sans obstacles. Léa devint l’épouse principale parce qu’elle eut autant d’enfants que les trois autres femmes réunis ; c’est elle et non Rachel, qui fut inhumée auprès de Jacob dans la Maârath ha-Makhpéla à Hévrone-Hébron. Yaâcov et Israël (deuxième nom de Yaâcov) représentent deux niveaux différents dans le service Divin. Rahel était la compagne prévue pour Yaâcov dans le monde matériel et Léa, l’épouse convenant à Israël pour sa mission dans un monde détaché de toute considération terrestre. Rachel devait être l’épouse de Jacob, Léa l’épouse d’Israël. Mais c’est Rachel qui donnera naissance à Yosseph, celui qui sauvera les siens de la famine, tandis que Léa donnera naissance à Lévi et Judah, les tribus investies plus tard de la prêtrise et de la monarchie. Mais le Midrache dit «Yaâcov ne s’est dévoué au travail – pour Lavane – que pour Rachel ».
La naissance des enfants. 31 L’Éternel vit que Léa était dédaignée et ouvrit sa matrice, tandis que Rahel était stérile. 32 Léa enfanta un fils et le nomma רְאוּבֵן –Réouvène (« regardez, j’ai un fils ») car elle dit : « C’est parce que l’Éternel a vu ma souffrance et à présent mon époux m’aimera ». 33 Elle un 2ème fils : « Car l’Éternel a entendu que j’étais dédaignée et Il m’a donné également celui-là » et le nomma שִׁמעוֹן-Chimone, Simon. 34 Elle eut un 3ème fils, לֵוִי-Lévi : « Cette fois, mon époux s’attachera à moi, car je lui ai enfanté trois fils. » 35 Elle enfanta un 4ème fils, יְהוּדָה-Judah : « Cette fois, je rendrai hommage à l’Éternel. » Puis elle cessa d’enfanter. Chap. 30. 1 Rahel n’avait pas enfanté, elle envia sa sœur et dit à Yaâcov : « Donne-moi des enfants, sinon, je mourrai». Jacob se fâcha contre elle : « Suis-je à la place de D-ieu qui t’a refusé le fruit des entrailles ? » 3 Elle dit : « Voici ma servante Bilhah ; approche-la et qu’elle enfante pour moi ! ». [..] 5 Bilhah enfanta un fils à Jacob. 6 Rahel dit : « Dieu m’a jugée, a entendu ma voix et m’a donné un fils » et le nomma דָּן – Dan. 7 Bilha eut un autre fils. 8 Rachel dit : « Ce sont des voies divines tortueuses dont j’ai usé à l’égard de ma sœur ; cependant, j’ai vaincu », elle le nomma נַפתָלִי-Naphtali. 9 Léa vit qu’elle avait cessé d’enfanter ; elle prit Zilpah sa servante et la donna à Jacob, pour femme. 10 Zilpah enfanta à Jacob un fils.11 Léah dit : « La chance est venue » et elle lui donna le nom de גָד –Gad. 12 Zilpah eut un deuxième fils. 13 Léa dit : « C’est pour mon bonheur, car les femmes diront que je suis heureuse » et elle lui donna le nom d’אָשֵׁר –Acher.
L’épisode des Doudaïm.14 Ruben sortit à l’époque de la récolte du froment et il trouva des Doudaïm-jasmins (ou des mandragores ou violettes ayant des propriétés curatives contre la stérilité), dans le champ et les apporta à sa mère. Rahel dit à Léa : « Donne- moi des doudaïm de ton fils. » 15 Elle lui dit : « Est-ce peu que tu as pris mon époux, pour que tu prennes encore les doudaïm de mon fils ? »
Rahel dit : « Alors, Yaâcov couchera auprès de toi cette nuit, en échange des doudaïm de ton fils. » 16 Yaâcov rentra revint du champ et Léa sortit et lui dit : « C’est auprès de moi que tu dois venir, car j’ai payé pour toi par les doudaïm de mon fils. 17 Léa et enfanta à Jacob un 5ème fils. 18 Léa le nomma יִשָׂשׂכָר –Issakhar car elle dit : « Dieu m’a donné ma rétribution pour avoir donné ma servante à mon époux. » 19 Léa enfanta un 6ème fils 20 « Dieu m’a dotée, d’une bonne part. Et mon époux demeurera auprès de moi, car je lui ai enfanté six fils ». Elle le nomma זְבֻלוּן- Zéboulon. 21 Ensuite, elle enfanta une fille, Dinah. 22 Dieu se souvint de Rachel et ouvrit sa matrice. 23 Elle enfanta. « Dieu Assaf – a fait disparaître ma honte ». 24 Elle lui donna le nom de יוֺסֶף-Joseph en disant : « Puisse l’Éternel m’ajouter un autre fils. » Yossef signifie « Il m’ajoutera ». Hachem s’est souvenu de Rachel en prenant en compte sa piété, sa crainte d’être répudiée par Jacob et de devoir épouser Essav-Esaü, ainsi que son désir ardent de participer en personne à la formation du peuple d’Isräel. C’est à Roch-Hachana, jour du Souvenir, qu’Hachem donna la fécondité à Rachel. L’arrivée d’un enfant représentait pour elle une bénédiction d’importance capitale puisqu’elle lui assurait une part dans le destin du peuple juif.
Chap. 31. Après avoir travaillé quatorze ans chez Laban, Jacob souhaite s’en retourner chez lui. Mais Laban le persuade de rester, acceptant désormais de rétribuer son travail, en lui donnant du bétail. Jacob connaît la prospérité en dépit des efforts de Laban pour le flouer. Au bout de six années, Jacob quitte secrètement ‘Haran, de crainte que Laban l’empêche de partir avec sa famille et les biens pour lesquels il a travaillé. 19Alors que Lavane était allé tondre son bétail, Rachel avait dérobé les תְּרָפִים–les Téraphim, les pénates de son père. 21Jacob s’enfui avec sa famille et ses biens, il passa le fleuve et se dirigea vers le mont Guilead. 22 Au troisième jour, Lavane le sut. 23 Lui et ses frères se mirent à sa poursuite et le rejoignirent. 24 Dieu vint à Lavane l’Araméen en rêve nocturne : « Garde-toi de parler à Jacob en bien ou en mal. ». Yaacov se lance dans une longue plaidoirie pour faire valoir ses droits. Mais Lavane lui répondit : «« Les filles sont mes filles, les fils sont mes fils et le troupeau est mon troupeau et tout ce que tu vois est mien ; quant à mes filles, que leur ferai-je aujourd’hui ou aux enfants qu’elles ont eus ? » 44 Et à présent, scellons donc une alliance, moi et toi ! ». 46 Ils prirent des pierres et firent un monticule. 48 Lavane dit : « Ce monticule est un témoin entre moi et toi aujourd’hui » ; c’est ainsi qu’on l’appela Gal-ed ; Et Jacob prêta serment, par la Frayeur de son père Ytzhak. Chap. 32. 1 Lavane se leva de bon matin, il embrassa ses fils et ses filles et les bénit et repartit chez lui.2 Yaâcov poursuivit son chemin et des anges de Dieu le rencontrèrent. 3 Lorsqu’il les vit, il dit : « C’est le campement d’Hachem » et il appela cet endroit Makhanaïm. Il s’agit des anges d’Erets Israël, qui venait à la rencontre de Yaâcov pour remplacer ceux qu’ils l’avaient escorté quand il se trouvait hors du pays, et l’accompagner en terre sainte. C’était l’inverse du changement de garde effectué lorsqu’il avait quitté Eretz Israël pour Kharane.
Numéros de versets : 148. Il y a 148 versets dans cette paracha, nombre qui correspond aux formules mnémotechniques de Makhanaïm=deux camps, et Khelqui= mon lot, deux termes ayant chacun une valeur numérique de 148. Le peuple juif est désigné sous le terme de Khélèk, lot de D-ieu. La naissance des onze des douze tribus, rapportée dans cette paracha, marque la formation du peuple que D-ieu qualifie de khelki= mon lot. Par ailleurs, le dernier mot de la paracha est Makhanaïm= double camp, qui est le nom que Jacob a donné à cette endroit. Ce nom fait de plus allusion à la croissance remarquable de Jacob, croissance qu’il soulignera lui-même en disant qu’il s’est développé jusqu’à devenir Chéney Makhanote, deux camps.
Les douze enfants de Yaâcov : Réouven – Chimone – Lévi – Yéhouda – Yissahar – Zévuloune – Dan – Naphtali – Gad – Acher – Yossef – Binyamine (ce dernier naîtra dans la prochaine paracha).
Compilé pour vous par M. Bentolila – Chabad d’Afrique Centrale,
à la mémoire de son papa Z’L , ha-Rav Yéchoua Hadad ben Mahlouf vé-Izza, Nichmato Eden.