D’apres les enseignements de Rabbi Tzvi Elimeleh de Dinov et autres sources.
Par A. Dadon. Pour la Refoua Shelema de Myriam bat Ra’hel.
Le livre de Berechit se conclut cette semaine avec la paracha de Vayehi, dans laquelle Yaacov, avant de partir, bénit ses fils et ses petits-enfants Menaché et Ephraïm.
Bizarrement, Yaacov posa sa main droite sur le jeune Ephraïm, qui se trouvait à sa gauche et sa main gauche sur l’aîné Menaché, qui se trouvait à sa droite.
Un geste sûrement chargé de mystère et auquel Yossef réagit avec douleur: pourquoi le cadet avant l’aîné ?
En d’autres termes, pourquoi créer encore de la discorde, de la dispute, entre deux frères ?
Moi, Yossef, n’ai je pas payé un prix déjà trop haut pour avoir profité de privilèges affectifs ?
Or, quelqu’un parle, les autres se taisent et ne réagissent pas.
Ici, ce sont Ephraïm et Menashe qui restent en silence et acceptent avec beaucoup de maturité, le choix de leur grand-père, sans le questionner.
Ephraïm, d’une part, n’exprime aucun sentiment de supériorité par rapport à son frère – même s’il fut plus sage que lui(cf. midrach) – et Menaché, de l’autre, ne se montre pas du tout contrarié face au choix de Yaacov, ce choix qui le met en second plan.
Ce fut comme pour dire: « Ça nous convient comme ceci grand-père. Chacun d’entre nous connaît son rôle, chacun d’entre nous connaît sa propre mission et ses forces et la jalousie et l’amertume n’ont pas leur place ici. »
Ephraïm et Menaché sont la première paire, à l’aube de l’Histoire, dans laquelle chacun accepte de manière absolue la position de l’autre.
C’est par leur silence qu’ils méritent que Yaacov leur dit: «Avec toi (Ephraïm et Menaché) Israel bénira ».
En effet, depuis, lorsque l’on bénit nos fils lors des occasions importantes, on leur souhaite: « Qu’Hachem vous rende comme Ephraïm et comme Menaché ».
Et c’est par leur silence que Yaacov leur souhaite d’être comme des « poissons » – des créatures muettes- qui se multiplient remarquablement et à qui, se trouvant sous la mer, le mauvais oeil ne peut jamais nuire.
Shabbat Shalom