À la fin du cantique de Haazinou qui clôt pour ainsi dire la Thora, juste avant que Moïse ne bénisse Israël qu’il va devoir quitter, la Thora insiste sur la vigilance dont on doit faire preuve à l’égard de la parole[1] :
Il (Moïse) leur dit :
« Appliquez votre cœur à toutes les paroles que j’appelle en témoignage aujourd’hui vous concernant, afin que vous ordonniez à vos enfants de se garder et d’accomplir toutes les paroles de cette Thora… »
Rachi explique qu’« appliquer son cœur » est le terme d’un itinéraire :
Appliquez votre cœur : On doit appliquer ses yeux, ses oreilles et son cœur à l’étude de la Thora. C’est ainsi qu’il est écrit[2] : « Fils de l’homme ! Regarde de tes yeux, écoute de tes oreilles et applique ton cœur, etc. ».
Rachi nous enseigne trois dimensions de l’étude de la Thora.
Appliquer ses yeux au texte de la Thora, c’est en percevoir les lettres qui se combinent en mots et en phrases. Et les lettres, les mots et les phrases lues ou même simplement vues, même si le lecteur n’en a pas compris le sens ni la portée, exercent leur influence bénéfique, un peu à la manière dont toute image vue par l’homme s’inscrit dans son cerveau, parfois même à son insu.
Appliquer ses oreilles, c’est s’appliquer à écouter la parole du maître qui explique, mais qui surtout – Thora vivante – vit son enseignement. Plus que les mots que l’on lit, ces paroles vivantes s’adressent à l’entendement.
Appliquer son cœur, c’est s’adonner entièrement à l’étude de la Thora, vouloir s’en imprégner, ne faire qu’un avec elle : tout comme le cœur physique irrigue le corps de l’homme, son cœur spirituel et moral puise dans la Thora le sang vivifiant qui irrigue son âme (néfèch) et il devient ainsi un homme de Thora.
[1] Deutéronome xxxii, 46.
[2] Ézéchiel xl, 4.
Extrait de l’ouvrage du Rav Shaoul David Botschko »A la table de Shabbat »
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