Nous lisons dans cette paracha les lois concernant le Cohen gadol. Sa vie est tout entière consacrée à son peuple. Il n’a même pas le droit de suivre le cercueil de ses parents.
D’une manière générale, les cohanim n’ont pas le droit de se rendre impurs au contact d’un mort. En effet, devenus impurs, ils ne pourraient plus effectuer le service divin dans le Temple.
Toutefois, lorsqu’un de leurs proches parents décède, les cohanim ont le droit de se rendre impurs en rendant à leur parent les derniers devoirs. On permet aux cohanim de ne pas servir au Temple le temps de se consoler de la perte d’un être cher.
Mais il n’en n’est pas ainsi du Cohen gadol. Lui ne peut en aucun cas se rendre impur. La Thora précise[1] :
Il n’approchera d’aucune personne morte ; pour son père et pour sa mère il ne se rendra pas impur ; et il ne quittera point le sanctuaire, pour ne pas profaner le sanctuaire de son Dieu, car il porte le diadème de l’huile d’onction de son Dieu : Je suis Hachem.
Rachi s’interroge : s’il est déjà dit explicitement « il n’approchera d’aucune personne morte », il n’est pas nécessaire de mettre les points sur les i en ajoutant « pour son père et pour sa mère il ne se rendra pas impur » !
Et il répond :
Ces mots sont destinés à permettre de se rendre impur pour un mort sans répondant
Un « mort sans répondant », c’est une personne décédée dont le corps est à l’abandon, sans personne pour s’occuper de lui. Dans ce cas, s’il est seul à pouvoir le faire, le Cohen gadol lui-même à l’obligation de s’occuper des funérailles du mort, bien que ce faisant il se rende impur.
La redondance nous enseigne que pour ses parents le Cohen gadol ne se rendra pas impur. Mais pour un inconnu abandonné, le Cohen gadol se dépouille de sa haute fonction, et fait en son honneur tout ce qu’exigent les devoirs funéraires.
En d’autres termes, pour aider autrui, il faut être prêt à renoncer aux rites du service divin. Si cela est vrai pour s’occuper d’un mort, à plus forte raison pour aider une personne en vie. Aider autrui prime sur le culte du Temple. Non pas que les devoirs envers le prochain remplacent ou annulent les devoirs envers Dieu : agir en faveur de Ses créatures, c’est cela même le service de Dieu et il n’est pas de meilleure et de plus belle manière de Le servir.
[1] Lévitique xxi, 11-12.
Extrait de l’ouvrage du Rav Shaoul David Botschko »A la table de Shabbat »
Pour se procurer l’ouvrage :
hesder2@gmail.com
029972023
A oui bien,pas mal,c’est une bonne description.
Merci beaucoup pour les explications et pour les ordonnances.