Aaron Chetrit et l’association Ayeh œuvrent depuis 10 ans pour faire connaitre les enseignements de Rabbi Nahman, à travers le monde. Pour cela, ils diffusent des articles, des cours et des vidéos sur leur site ayeh.fr, mais aussi ouman-roch-hachana.com où il est également possible de réserver son séjour en ligne. Par ailleurs, Ayeh c’est aussi des cours en Israël et en France et la vente de livres pour découvrir l’univers de Rabbi Nahman.
Aaron nous raconte Ouman à Roch Hachana.
Le P’tit Hebdo: Ouman c’est juste à Roch Hachana?
Aaron Chetrit: Roch Hachana est le moment clé de l’année et celui où le plus grand nombre de personnes se rendent sur la tombe de Rabbi Nahman. Mais Ouman, c’est toute l’année. Nous organisons essentiellement des séjours pour femmes pendant l’année et pour les hommes lorsque l’on a une demande pour un groupe.
Ouman est une station spirituelle dans laquelle les gens trouvent beaucoup de forces et de bénédictions.
Lph: Ouman c’est juste pour les hassidim de Breslev?
A.C.: On y trouve des hassidim de Breslev, mais aussi ceux qui sont des sympathisants du mouvement ou qui ont trouvé dans l’enseignement de Rabbi Nahman une puissance unique. Les mots du Tsadik percent la Nechama, on s’y attache.
Lors du dernier voyage que j’ai fait, je me suis retrouvé dans un taxi pour Ouman avec un jeune au look surfeur. Il ne portait pas de kippa. En parlant avec lui, je comprends qu’il est un israélien installé à Hawaï, non pratiquant. Et il me dit: »Je vais chez le Tsadik ». C’est cela Ouman, Rabbi Nahman relie tous les Juifs.
Le point commun entre tous ceux qui bravent les obstacles pour venir à Ouman, en particulier à Roch Hachana, c’est la foi et un besoin ou un manque.
L’écrasante majorité sont des Israéliens. Mais on trouve des Juifs du monde entier et même de très loin, comme du Canada. De plus en plus de personnes veulent se rendre à Ouman, nous le constatons surtout dans la période des réservations pour Roch Hachana.
Lph: Les gens qui vont à Ouman en sortent-ils vraiment transformés?
A.C.: Nous gardons contact avec les personnes qui partent par notre intermédiaire. Nous avons des retours extraordinaires. Comme l’histoire de ce couple que j’ai rencontré en plein milieu de l’année en Ukraine. Des Français qui vivaient en Israël et qui n’avaient pas d’enfant après 20 ans passés ensemble. Ils s’étaient mariés deux ans auparavant et étaient en Ukraine pour suivre des soins de fécondité. J’ai gardé le contact avec eux et un jour la femme me demande d’amener son mari à Ouman. Il y a été trois fois, puis son épouse est tombée enceinte de triplés! Les médecins lui ont déconseillé de garder les 3, elle s’est obstinée, persuadée que c’était le résultat de la bénédiction de Rabbi Nahman, chez qui ils avaient été trois fois. Les trois bébés sont nés en bonne santé. Des grandes histoires ou des plus petites, j’en ai beaucoup à raconter. Il ne s’agit pas toujours de retours spirituels ou religieux à proprement parler mais le voyage chez le Tsadik a été un tournant positif dans la vie de nombreuses personnes.
Lph: Que répondez-vous aux rumeurs – fausses ou avérées – qui décrivent Ouman à Roch Hachana comme un lieu où circule la drogue et où les mœurs ne sont pas toujours très bonnes?
A.C.: Ouman est un hôpital. On y vient comme on est, avec nos tendances. Pour certains c’est la drogue ou l’alcool ou les femmes. Sur les plus de 40000 personnes présentes, on a un échantillon représentatif de la population. Ils sont comme ils sont et viennent justement pour se soigner. Ces personnes ne représentent pas une proportion plus grande que ce que l’on pourrait trouver dans d’autres lieux.
Ces descriptions cachent la véritable grandeur de ces visites à Ouman. Si tout le monde en était conscient, on assisterait à une révolution. Ouman, c’est avant tout un lieu où tout le monde se côtoie. Dans les dortoirs, on trouve des chefs d’entreprise qui partagent leur chambre avec des personnes démunies. Nous faisons en sorte que tous puissent partir, même ceux qui n’en ont pas les moyens.
Lph: Ceux qui se rendent à Ouman, reviennent-ils tous les ans?
A.C.: Il y a ceux qui sont là tous les ans mais tous ne reviennent pas. Au retour d’Ouman, il faut véritablement effectuer un atterrissage et réussir à transformer l’essai. Pour certains, cela ne restera qu’un beau souvenir.
Lph: Une expression pour résumer Roch Hachana à Ouman?
A.C.: Un avant-goût de la gueoula! On vit la Torah, on parle Torah et cette influence positive rejaillit sur soi-même et sur toute sa famille.
Pour aller plus loin:
Propos recueillis par Guitel Ben-Ishay