La semaine dernière a été une semaine dramatique pour le sionisme religieux. Les rebondissements se sont succédés et le moins que l’on puisse dire, c’est que si finalement, la droite du Likoud a réussi à s’unir – à l’exception d’Otsma Yehoudit – c’est un goût amer que les tractations et autres trahisons ont laissé.
Au terme d’un feuilleton qui aura commencé, un peu moins d’un mois plus tôt, avec la signature d’un accord entre Habayit Hayehoudi et Otsma Yehoudit et qui se sera finie par la rupture avec fracas de ce même accord, la droite sioniste religieuse, repart sous la bannière Yamina, de septembre dernier. Cette fois, Naftali Bennett mène la liste mais Otsma Yehoudit d’Itamar Ben Gvir reste toujours dehors.
La presse israélienne a largement relaté ces épisodes et leur épilogue. Nous vous proposons les analyses de trois observateurs, issus du sionisme religieux.
Quatre remarques au lendemain de la journée politique tendue et complexe qu’a passé la droite et le sionisme religieux. Analyse par Shlomo Pyutrekovsky.
1.Naftali Bennett a gagné trois fois ce jour-là. La première victoire est son retour à la tête du sionisme religieux et de la droite idéologique, sans aucun concurrent, ni véritable contestataire.
La seconde victoire est pour son parti, La Nouvelle Droite, qui sort considérablement renforcé au sein de la liste Yamina. Il n’y a qu’à comparer la liste de septembre et celle d’aujourd’hui pour s’en rendre compte.
La troisième victoire est celle de la loyauté. Bennett a annoncé qu’il ne se présenterait pas aux côtés de Ben Gvir et a tenu sa parole, malgré les pressions. Cette parole tenue coûte que coûte, lui fait gagner beaucoup de points auprès de ses soutiens.
- Le grand perdant est le Rav Rafi Peretz. L’idée qu’il pourrait être un politicien malicieux et qu’il donnerait des leçons à Smotrich, s’est avérée folle. Finalement, le Rav Peretz a perdu pendant ces quelques semaines, sa réputation d’homme fiable et la croyance dans sa capacité à être un politicien qui comprend les événements mais aussi le soutien au sein de son propre parti.
- Le plus grand perdant est, en fait, le parti Habayit Hayehoudi. Il y a un peu plus d’un mois, Smotrich avait proposé de réunir les deux partis – le sien, Ihoud Leumi et Habayit Hayehoudi. Au sein de ce dernier, on l’a soupçonné de vouloir mettre la main sur eux. Ils n’ont pas compris qu’il s’agissait d’une opportunité pour le contrôler.
Au lendemain du dépôt des listes, on s’aperçoit qu’Idit Silmane est partie rejoindre les rangs de La Nouvelle Droite, que Sarah Beck, bien que sur la liste de Habayit Hayehoudi, n’a pas intégré le parti mais court sous l’étiquette du parti A’hi et que Moty Yogev quitte la vie politique. Toute la représentation politique du parti ne se résume plus qu’à un seul homme blessé, le Rav Rafi Peretz. C’est dramatique du point de vue de ce parti. Nous n’avons jamais été aussi près de la fin de Habayit Hayehoudi.
- Pour finir, un mot envers les hypocrites, qui pendant trois semaines, nous ont expliqué à quel point l’accord entre le sionisme religieux et les élèves de Kahana était une honte et qui soudain scande ”il faut tenir sa parole” : s’il vous plait, épargnez-nous les leçons de morale, on vous a repérés.
Source: A7
”Pour le Rav Rafi, une parole est une parole”, par Yoni Werber, conseiller politique du Rav Rafi Peretz au ministère de l’éducation
Je connais le Rav Rafi Peretz depuis 17 ans. Pour lui, ”tenir sa parole” est un principe fondamental. Il n’y a pas de débat là-dessus. Je faisais partie des rares personnes présentes lorsqu’il a pris sa décision de rallier la liste Yamina, un menteur ne prend pas une telle décision avec autant de difficultés et de cas de conscience. Vous pourrez le traiter de menteur autant de fois que bon vous semblera. Ce n’est tout simplement pas lui.
Le Rav Rafi était face à l’avenir de la droite, du sionisme religieux et de Habayit Hayehoudi. Et il a décidé ainsi : “vous pourrez me jeter en pâture jusqu’à la fin de mes jours mais je ne jetterai pas à la poubelle, trois mandats pour la droite”.
On entend que le Rav Rafi n’a rien d’un politicien. Eh bien, cela me réjouit. Le Rav Rafi n’est pas un serpent, il est un leader d’un autre genre.
Quinze minutes avant le dépôt des listes, j’ai vu un homme qui a su garder son sang-froid, la dernière chose qui l’intéressait était son intérêt personnel. Et pendant ce temps, celle que le Rav Rafi avait propulsée (Idit Silmane, ndlr), a décidé de trahir. Pour moi, il y a une grande différence entre un homme qui choisit de rompre un accord en sachant qu’il condamne ainsi son avenir politique et une personne qui brûle la maison pour sa place personnelle.
Je ne sais pas où tout cela va nous mener, mais une chose est sûre, moi, Yoni Werner, à aucun instant, à 36 ans, je n’ai cessé d’être l’élève du Rav Rafi. J’observe et j’apprends. Je connais beaucoup d’anciens, qui l’attaquent dans les groupes et dans la presse. Qu’ils aient été députés (et qu’ils aient cherché à rejoindre La Nouvelle Droite…) ou qu’ils soient de simples citoyens, s’ils s’étaient trouvés en coulisses cette année qui vient de s’écouler et à la croisée des chemins quand le Rav Rafi a tranché, je suppose qu’ils n’auraient pas tenu le coup. L’homme ne devra répondre qu’à une seule question : ”Est-ce que le jour de ma mort, mon cœur sera propre”, le reste importe peu.
Source: Srugim
“Si le Rav Rafi prend la parole à la synagogue, je sortirais”, Kalman Libeskind.
Le journaliste, Kalman Libeskind lance une critique acerbe contre le Rav Rafi Peretz, en raison de la façon dont il a rompu son accord avec Otsma Yehoudit pour rejoindre Naftali Bennett et Betsalel Smotrich: ”Quelle Torah peut-on encore entendre de la bouche de quelqu’un pour qui la vérité importe si peu?”.
Dans sa chronique dans l’hebdomadaire Maariv, il écrit : ”Si je priais dans la même synagogue que le Rav Peretz et qu’il prenait la parole pour dire un Dvar Torah sur la paracha, après son comportement en politique cette semaine, je me lèverais et je sortirais”.
Et il ajoute : ”Quelle Torah peut-on apprendre de la bouche d’une personne pour qui la vérité importe si peu ?”.
Le journaliste analyse aussi le comportement général des politiciens sionistes religieux ces dernières semaines : ”Le soir du dépôt des listes, j’avais envie de mettre un chapeau sur la tête et de retirer ma kippa, exactement comme je le fais lorsque je vais à l’étranger. Là-bas, c’est pour des raisons de sécurité. Ici, parce que j’ai honte. Tous ceux qui se sentent proches du sionisme religieux ont eu honte ce jour-là, ont eu envie de rejeter ce morceau coincé dans la gorge. Des hommes politiques qui ont parlé, pendant des années, sur les valeurs de leur mission, sur le peuple d’Israël, la Torah d’Israël, se sont révélés être une bande de cyniques, à l’ego démesuré qui ne tiennent pas leur parole, qui n’honorent pas leur signature et qui ne sont pas fidèles à leur foi”.
Photo by Yonatan Sindel/Flash90
Les querelles de chapelles ne sont pas importantes. Ce qui importe c’est de se rassembler au maximum pour faire gagner le plus de voix possibles à la droite et éviter une quatrième élection.
Ces querelles ne révèlent qu’une haine entre des juifs, dont on ne sait d’où elle vient.
Pour ma part ; Je souhaite qu’ il soit démis de la direction du partie …..!!!!!
Ce qui compte est que le camp de Netanyahu arrive à au moins 61 mandats, le reste je m’en fous.