Yonathan Assous
J’étais dans le nord, dans la base de Ramat David au Canaf 1 à l’armée et j’étais censé récupérer les morceaux de corps des hayalim morts mais me mariant en août de cette même année j’ai été transféré à Tel Aviv. Je me rappelle encore d’une garde dans la nuit du mardi 15 août au mercredi 16 août alors que je me mariais le lendemain jeudi 17 août. Beaucoup d’amis n’ont pas pu assister à mon mariage.
Emmanuel Lesgold
Ma femme étant au neuvième mois de sa grossesse, tous mes copains ont été appelés en Milouïm sans moi et on a fêté une naissance et une Brit presque uniquement avec des femmes ! Notre fils s’appelle d’ailleurs Yoël en souvenir des jours difficiles vécus par le peuple juif: “Et ce fléau venu du Nord, je l’éloignerai de vous, je le refoulerai dans une contrée aride et déserte”.
Monique Méïra Bursztejn Barer
Nous étions en vacances avec mes 2 petits-fils venus de France, au bord du Lac de Tibériade. C’était Shabbat et nous avons entendu et vu les katiouchiot tomber sur Tibériade et la fumée qui a suivi. En moins de 10 minutes l’hôtel s’est vidé complètement..!
Stéphanie Nabet
En partance vers Israël pour notre alya. Les Français nous prenaient pour des dingues : mais comment ça vous faites votre alya ?! C’est la guerre ! B”H on ne regrette rien. En plus la guerre s’est arrêtée le jour de notre arrivée !
Yoan Adjadj
J’habitais Tel Aviv. Et pour compenser le goût amer laissé par cette guerre, je préfère garder le souvenir de ces Français qui sont quand même venus en masse passer leur mois d’août en Israël, en pleine guerre.
Mihal Vaknin
La 2eme guerre du Liban sera gravée dans ma mémoire à la suite de la mort de Yoan Zerbib, z”l, soldat seul venu de France et que j’avais reçu au début à Ashdod. Chaque année je me recueille avec sa famille le jour du souvenir des soldats tombés au combat et aussi lors de sa hazkara au cimetière d’Ashdod.
Myriam Elmechali
La alya!!!!! On est monté à Kokhav Yaakov en pleine guerre. Les souvenirs: la course aux administrations, la taxe de guerre pour libérer le cadre, les magasins de meubles non approvisionnés mais surtout…. le yichouv qui accueillait des habitants du nord : la solidarité à l’israélienne.
Sophie Trabelsi Medina
J’étais à Tsfat chez ma famille et un missile est tombé à 10 mètres de nous ! Tout a explosé. Je ne voyais plus rien, et je me suis mise à compter mes enfants pour voir s’ils étaient tous vivants. B”H ils étaient tous là, un peu traumatisés mais vivants. Par contre je me suis approchée de la fenêtre et j’ai vu un mort : c’est une expérience qui reste gravée à jamais… affreux. Je me suis mise à crier jusqu’à ce que le Magen David Adom arrive et découvre la victime… Mon mari est arrivé (il était en train de faire arvit du jeûne du 17 Tamouz)… et on est reparti à Jérusalem en laissant toutes nos affaires…
David Choukroun
J’étais au Liban au début de la guerre, cela faisait 3 semaines que je n’étais pas revenu à la maison, c’est à peine si j’ai eu le temps d’embrasser ma mère que mon commandant m’a appelé et m’a demandé de revenir à la base immédiatement. C’est en chemin que j’ai appris que deux de mes amis étaient tombés au combat : Roï Klein z”l et Amihaï Merhavia z”l.
David Roger Azoulay
J’étais touriste à l’époque : pas question d’annuler mon voyage malgré les conditions de guerre. Nous avons complètement changé notre programme afin d’aller faire du volontariat dans une base militaire pour préparer des colis contenant calottes, chaussettes, tricot…. Ce fut fort en émotion !
Yael Hagege Maruani
Je me suis mariée cet été là, il y a 10 ans à Jérusalem. J’ai surtout le souvenir de tous les invités de France qui ont annulé leur venue en Israël. La guerre s’est arrêtée 10 jours avant le mariage et les préparatifs ont été une période très tendue. Je me souviens aussi des gens de Tel Aviv qui venaient se réfugier à Jérusalem.
Myriam Barouk
Nous habitions dans le Goush Etsion à Névé Daniel dans 2 caravanes avec nos 8 enfants et nous avions hébergé une famille de Tsfat de 10 enfants qui fuyait la guerre. Beaucoup de ahdout : 22 personnes dans 2 petites caravanes.
Jamais le dicton “à la guerre comme à la guerre” n’a été autant d’actualité.
Emmanuelle Adda
Nous avons accueilli les habitants du nord dans nos maisons, on a réussi à faire accueillir des dizaines de familles qui étaient venues se réfugier à Jérusalem. On a vécu 3 semaines avec des matelas par terre, des enfants qu’il fallait occuper et distraire, avec l’inquiétude au cœur et dans la tête et la radio allumée jour et nuit. Grâce aux amis donateurs de France on remplissait des camionnettes de bouteilles d’eau minérale et de nourriture pour nos soldats au front. Ils étaient déshydratés. La logistique de l’armée était inefficace, une situation incroyable… Et tous ces soldats qui se sont donnés pour nous…un des plus grand héros d’Israël Emmanuel Moreno Zal mort le dernier…je n’oublierai jamais cette guerre.