Ce que nous vivons en Israël tient du miracle permanent. Nous sommes attaqués sur tous les fronts, intérieur comme international. Est-ce une raison pour arrêter de danser et de chanter ? Loin de là, au contraire, la voilà notre force, en ce lendemain des fêtes de Tishri, et cela a de quoi inquiéter nos ennemis. Oui, nous sommes profondément éprouvés face aux derniers attentats, déchirés en pensant aux enfants, devenus soudainement orphelins, des familles Henkin, Lavi et Benita… Oui nous pleurons en pensant aux veuves, aux familles touchées dans leur chair, à la monstruosité des meurtres. Et malgré tout, nous restons forts, sûrs de notre droit sur chaque parcelle de notre terre. Il nous faut rester calmes et fermes dans nos positions, sans entrer dans une spirale accusatrice. On ne peut encenser un jour notre premier ministre pour son discours à l’ONU avec sa minute de silence assourdissante et en même temps l’accuser de faiblesse dès que le terrorisme nous frappe. Bibi a, c’est vrai, tout le pouvoir d’agir, et on aimerait que ce soit de façon plus dure, d’une main de fer. Il est en possession aussi d’éléments que nous ne connaissons pas, il agit sur des domaines que nous ignorons, il reste le capitaine à bord, entouré de son équipage, jour après jour…
Notre vraie réponse à l’ennemi doit débuter par notre capacité à véhiculer de la détermination sereine et surtout de la cohésion, « yad beyad » ! Les caméras du monde entier sont braquées sur nous, elles ne cherchent à filmer que les failles, ignorant nos douleurs, mettant en valeur nos doutes. Le regard du monde envers nous est biaisé, il a de la compassion pour le terroriste abattu au lieu de dénoncer sa barbarie. C’est ainsi, et ce sera encore longtemps ainsi, espérons pas jusqu’à la fin des temps. Notre gouvernement doit sans cesse jongler entre un Occident menaçant qui nous tourne le dos et un peuple qui aspire simplement à sa sécurité, à sa souveraineté sur sa terre et dans sa capitale Jérusalem. Ce n’est pas en transigeant sur une partie de notre terre que nous obtiendrons ce que l’on nomme la « paix ». Ce qu’ils désirent en fait, c’est la totalité de notre pays, d’où la faible lueur d’espoir pour une solution.
La situation est à la fois périlleuse et complexe, une équation au nombre infini d’inconnues. Alors oui, nous devons nous impliquer, manifester, exprimer notre point de vue et nos attentes. Simplement avant tout nous devons renforcer notre gouvernement, notre armée, notre police, sans émettre systématiquement le doute à chaque tournant. Par ce seul moyen, nous pourrons sortir vainqueurs d’un combat où seule la confiance en D-ieu d’abord et en nos élus ensuite doit primer.
Nos pensées sont toutes dirigées vers les proches des victimes de cette sauvagerie sans nom. Nos énergies doivent se traduire en actes concrets de solidarité, de soutien, de prières pour les familles Henkin, Lavi et Benita.
En ce lendemain de Simh’at Torah, notre histoire ressemble plus que jamais à notre Torah : nous vivons un recommencement permanent, Bereshit, un retour aux sources, une remise en question. Tel est notre destin, c’est aussi notre force, celle qui nous a permis de maintenir notre peuple vivant sur notre terre jusqu’à aujourd’hui.
Avraham Azoulay