Ofer Berkovitch est candidat en lice au second tour des municipales pour Jérusalem.
Le parti qu’il a fondé, Hitorerout, a remporté 7 sièges au Conseil Municipal, faisant de lui le premier parti à la mairie. Rencontre avec ce jeune loup politique qui créera peut-être la surprise le 13 novembre prochain dans la capitale.
Le P’tit Hebdo: Comment un homme de 35 ans arrive-t-il au second tour des élections à la mairie de Jérusalem?
Ofer Berkovitch: Je suis né et j’ai grandi à Jérusalem. Mon mouvement, Hitorerout, a commencé ici il y a 10 ans avec quelques militants. Aujourd’hui, nous avons des milliers de volontaires qui croient en notre message et veulent assurer l’avenir sioniste de Jérusalem. Aucun des autres candidats n’a les mêmes attaches que moi ici, tous sont venus par opportunisme politique, j’ai dédié ma vie à Jérusalem.
Lph: Avez-vous assez d’expérience pour être maire ?
O.B.: Je suis peut-être jeune, mais c’est un atout quant à mon énergie et ma motivation. J’ai plus d’expérience dans la politique municipale que Moshé Léone. Je suis devenu membre du conseil municipal il y a 10 ans, et j’ai obtenu des résultats concrets dans les domaines de la culture, des transports, du logement et du développement économique. J’ai également été adjoint au maire aux cotés de Nir Barkat.
Léone siège au conseil municipal depuis 5 ans et n’a eu aucun impact.
Lph: Vous semblez vous soucier beaucoup de la communauté française. Pourquoi ?
O.B.: Je suis marié à Dina, une française et je connais donc les défis de l’Alyah.
Ils comportent également une grande opportunité pour Jérusalem et véhiculent un impératif sioniste : intégrer correctement les Olim, ouvrir Jérusalem aux marchés internationaux, renforcer sa diversité culturelle et relever ses défis démographiques.
Nous avons un programme détaillé pour l’intégration : emploi, logement, éducation, culture et accès à l’information. Si je suis élu, Dan Illouz, francophone, sera président de la commission de l’intégration et Sabrina Castro-Moïse, membre fondatrice du « Cœur des Mamans » sera ma conseillère pour la communauté francophone.
Lph: La communauté francophone est majoritairement de droite, religieuse. Certains craignent que vous ne soyez de gauche, laïc. Nous avons entendu dire que vous aviez des partisans d’extrême gauche. Certains parlent même du Keren Hahadasha LeIsrael. Est-ce vrai?
O.B.: Absolument pas ! C’est une campagne de désinformation et de diffamation. Hitorerut est un mouvement qui unit tous les Juifs pour lutter pour la survie de la communauté sioniste à Jérusalem. Nous avons des partisans de gauche, de droite, religieux et laïcs, et aucun soutien d’aucune organisation, certainement pas du Keren Hahadacha comme l’a attesté son dirigeant.
Notre budget vient de prêts de particuliers qui seront remboursés après les élections avec les fonds qui seront reçus pour chaque mandat de conseiller municipal obtenu par Hitorerout.
Lph: Et la religion? Vous êtes laïc non?
O.B.: Non, je ne suis pas laïc mais traditionaliste. Sur les questions religieuses, je me suis toujours battu pour maintenir le statu quo et je continuerai à le faire. En voici son principe fondamental: non aux commerces le Chabbat, oui aux divertissements. Le mouvement Hitorerout est un partenariat entre religieux et non-religieux. Jérusalem est une ville sainte et doit le rester. Les gens qui choisissent de vivre à Jérusalem ne veulent pas qu’elle devienne Tel Aviv. En réalité, tous les candidats sur ces questions appellent au maintien du statu quo. Nous sommes attaqués sur des faux problèmes pour vous faire oublier les vrais: propreté, accessibilité, développement… Je me battrai sans relâche pour le développement de notre capitale éternelle et unie.
Lph: Mais Jérusalem restera-t-elle unifié sous votre contrôle?
O.B.: La question de l’unité de Jérusalem n’est pas d’ordre municipal mais national. Sur cette vérité, on me reproche de vouloir diviser la ville- un énième mensonge. Jérusalem est la capitale unifiée d’Israël et elle le restera. En tant que maire, et contrairement à la situation actuelle, j’appliquerai une réelle souveraineté sur toutes les parties de Jérusalem.
Lph: Pourquoi, selon vous, Moshé Léone, un homme d’expérience, ne serait-il apte à être maire de Jérusalem?
O.B.: C’est aux Hiérosolymitains d’en décider. Une chose est claire, la candidature de Léone est basée sur des deals politiques avec des gens comme Moshé Gafni, Avigdor Liberman et Arieh Dery. C’est là toute la différence avec Hitorerout dont le soutien vient des citoyens de Jérusalem: c’est eux que nous voulons servir alors que Léone sera soumis aux deals politiques qui l’ont porté au pouvoir. Léone n’a pas remporté un seul siège au Conseil Municipal, alors que nous en comptons sept.
Lph: Un dernier message à la communauté francophone?
O.B.: Oui. Ces élections sont essentielles pour l’avenir de Jérusalem. Nous avons le mérite de voter aux élections en Israël après deux mille ans d’exil. C’est un mérite incroyable, mais aussi une énorme responsabilité. Lorsqu’on ne vote pas, on laisse les autre décider pour nous, alors sortez voter!