A quelques jours de la visite du président Reouven Rivlin au parlement européen à Strasbourg, quatre présidents de groupes politiques du parlement ont adressé une lettre au président israélien. Il s’agit des groupes social-démocrate, libéral-démocrate, Verts/Alliance libre européenne et de la Gauche unitaire européenne. Ces quatre groupes, tous de gauche, représentent un tout petit peu moins que la moitié des sièges au Parlement européen.
Dans cette lettre ils font part à Reouven Rivlin de leur « vive inquiétude » face à la loi en discussion sur la transparence du financement étranger des ONG israéliennes. Cette loi, élaborée par la ministre de la Justice Ayelet Shaked avec la bénédiction du Premier ministre Binyamin Netanyahou, vise à contrôler et réduire l’ingérence inadmissible de pays étrangers dans la politique israélienne par le biais du financement d’ONG israéliennes opposées à la politique du gouvernement démocratiquement élu.
Selon ces quatre présidents de partis, « cette loi risque de donner libre cours à des attaques contre des militants des droits de l’homme » (sic) mais surtout, « si elle est adoptée, elle risque de porter atteinte à la coopération entre l’union européeenne et Israël »! En clair, du chantage. Ces parlementaires de la gauche européenne trouvent ainsi judicieux de s’attaquer à la seule démocratie du Proche-Orient et d’exprimer leur inquiétude « pour les militants des droits de l’homme et de la société civile » qui sont en fait des activistes antisionistes qui agissent sous couvert de défense des droits de l’homme pour promouvoir des intérêts étrangers.
Se référant aux nombreuses déclarations au président israélien en faveur de la démocratie et de la défense des droits de l’homme, ils espèrent qu’il agira une fois de plus en ce sens et fera entendre sa voix en faveur des organisations visées par la loi!
Reouven Rivlin se rendra d’abord lundi dimanche à Bruxelles à l’invitation des institutions européennes puis s’exprimera mercredi en hébreu devant le Parlement européen à Strasbourg. Il aura des entrevues avec les dirigeants des principales instances de l’UE, ainsi qu’avec le roi Philippe de Belgique et le Premier ministre Charles Michel.
Photo Yonatan Sindel / Flash 90