Le Chef d’Etat-major, Herzi Halévy, et le chef des renseignements militaires, Shlomi Binder, ont décidé de nommer le lieutenant-colonel A., officier des renseignements de la Division de Gaza le 7 octobre, à un nouveau poste au sein de l’armée. C’est ce que révèle le correspondant militaire de Galei Tsahal, Doron Kadoch.
Le lieutenant-colonel A. poursuit donc sa carrière au sein de Tsahal alors qu’il est l’officier qui a balayé les avertissements d’une attaque du Hamas avant le 7 octobre. En effet, lorsque l’officier V. de l’unité 8200 a envoyé des mails mettant en garde sur les préparatifs du Hamas, le lieutenant-colonel A. lui a répondu: »Le scénario décrit est purement imaginaire, il faut filtrer entre ce qui est du ‘spectacle’ et ce qui est réel ». C’est lui aussi qui a décidé d’ignorer les alertes lancées par les guetteuses.
Il est pourtant resté en place depuis le 7 octobre. Au mois d’août dernier, il a annoncé qu’il voulait quitter son poste, dans ce qui semblait être une prise de responsabilité. Mais il a exprimé son souhait de rester au sein de Tsahal. Il a ensuite utilisé les jours de congés qui lui restaient avant d’être nommé par Halévy et Binder au poste de chef de projet au sein de la prestigieuse unité 9900 des renseignements.
Le porte-parole de Tsahal n’a pas jugé utile de faire une annonce pour informer de cette nomination à l’encontre de ce qui est d’usage.
Tsahal explique qu’en attendant les résultats des enquêtes sur le 7 octobre, aucune décision ne peut être prise concernant les officiers potentiellement concernés.
Suite à la révélation de cette information, le porte-parole de Tsahal a déclaré: »Compte-tenu du fait que l’officier a quitté ses fonctions d’officier du renseignement de la division de Gaza, il a été affecté à un poste autre que de commandement ou de renseignement jusqu’à ce que les enquêtes soient terminées et qu’une décision soit prise sur son cas ».
Avi Marciano, le père de Noa Marciano, z’l, guetteuse kidnappée le 7 octobre puis assassinée en captivité, a réagi à cette information: »Les oreilles entendent et le cerveau refuse de croire. L’officier des renseignements de la division de Gaza aurait dû être l’un des premiers à prendre ses responsabilités et à disparaitre de l’armée et de notre vue. Les premiers responsables de l’échec et de notre drame. C’est un crachat à la figure, la nôtre et celle de nos filles, à celle de tout le public. Nous exigeons du Chef d’Etat-major qu’il annule cette nomination scandaleuse. Si cet officier du renseignement n’est pas capable de prendre la décision tout seul, le Chef d’Etat-major doit l’aider à le faire ».
Quelques heures après cette révélation dans la presse, Shlomi Binder, le chef du renseignement militaire, a décidé de suspendre la nomination de l’officier A. au sein de l’unité 9900 jusqu’à la fin des enquêtes relatives au 7 octobre.