Idit Silman ayant démissionné, c’est son suppléant, Boaz Toporovski (Yesh Atid) qui lui succède à la présidence de la coalition, jusqu’à la nomination définitive de son remplaçant.
Cette décision a été actée hier soir, lors d’une rencontre entre tous les chefs des partis de la coalition présidée par Naftali Bennett.
Cette réunion avait pour but de resserrer les rangs à la veille de la rentrée parlementaire et compte-tenu de la fragilité extrême de la coalition. Signe de cette fragilité, l’absence de Mansour Abbas, qui a durci le ton ces derniers jours à l’encontre du gouvernement. D’après des informations de Kan11, il ne prendrait plus les appels de Bennett et Lapid. A l’origine de sa contrariété, le peu de cas qu’ont fait les chefs du gouvernement de sa demande de laisser la Jordanie décider du sort du Mont du Temple. En effet, Bennett a rappelé hier que c’est Israël qui restera maître des lieux.
Ainsi, Ra’am qui semblait vouloir renouveler sa participation à la coalition, après un gel d’un mois, ne devrait pas être présent à l’ouverture de la session d’été de la Knesset.
Par ailleurs, tous les éléments sont réunis pour donner des sueurs froides aux responsables de la coalition. Avec le départ d’Idit Silman, le gouvernement n’a plus de majorité au parlement et il faut maintenant déterminer quelles sont les lois qu’il peut présenter au vote et quelles sont celles qui menacent trop la coalition et pour lesquelles il convient de suspendre le processus législatif.
Dans une coalition où chaque député est roi, il faut aussi s’attendre à beaucoup de chantages et d’ultimatums. Ces stratégies sont déjà adoptées par les députés de la majorité depuis quelques mois, cela ne devrait donc pas s’arranger. Ainsi, au sein de Yamina, Abir Kara, Nir Orbach ou Shirly Pinto, ont tous posé des ultimatums au Premier ministre. Mais on peut aussi relever le cas d’Eli Avidar (Israël Beitenou) qui, depuis le départ, fait figure d’électron libre. Chaque parti voire chaque député tente de tirer la couverture à soi.
Dans ce contexte, le nouveau président de la coalition, Boaz Toporovski a été clair: ”Nous sommes dans une crise réelle avec Ra’am. Dans un certain sens, je peux les comprendre, non pas en raison d’Al Aqsa. Le Mont du Temple n’est pas le sujet. Ce qui les dérange c’est qu’ils s’attendaient à ce que l’on s’occupe davantage des problèmes du secteur arabe”, a-t-il expliqué au micro de Kalman Liebeskind et Assaf Liberman sur Kan Reshet Bet. Et il a ajouté qu’il s’appuierait sur la liste arabe unifiée pour passer certaines lois et garantir la stabilité de la coalition.
Hier, le Premier ministre Bennett a conclu la réunion de pré-rentrée parlementaire par ces mots: ”Nous portons une responsabilité nationale et nous devons faire vivre ce gouvernement. Ce serait irresponsable d’entrainer l’Etat d’Israël dans des élections et dans le chaos. La survie de ce gouvernement dépend de chacun d’entre nous”, a-t-il lancé aux chefs des partis de la coalition, ”ensemble, nous pouvons réussir”.