Selon le Rav Morde’haï Eliahou (z’atsal), si l’âme de quelqu’un inclut toute la communauté d’Israël, il aura le mérite que ses chants et ses piyoutim soient connus par tout Israël. Il donne l’exemple du piyout « Bar Yohaï » qui a été composé par le Rav Shimon Lavi (z’atsal) et le piyout « Véamartem ko léhai », composé par le Rav Yossef Haïm (z’atsal)- le Ben Ich Haï. Ces deux piyoutim sont chantés par toutes les communautés depuis des dizaines voire des centaines d’années.
Le Rav Eliahou (z’atsal) explique encore que le piyout « Bar Yohaï » est basé sur les 10 séfirot (terme de la cabale que l’on peut traduire par sphères- attributs divins). Le Rav n’avait pas l’habitude de beaucoup dévoiler les secrets de la Thora, mais ces séfirot sont rappelées dans le premier livre des Divré Ayamim (29, 11) « A toi Seigneur, appartient la grandeur (hahessed), la puissance, la gloire, l’autorité et la majesté ; car tout ce qui est au ciel et sur la terre (hayéssod), est Tien. A toi, Eternel, la royauté et la domination suprême sur toutes choses (hamalhout) ».
Au-dessus de ces séfirot, il y a trois midot qui sont rapportées dans la Guémara Brahot. Il est écrit dans Les Proverbes : « L’Eternel, par la sagesse, a fondé la terre ; par l’intelligence, il a affermi les cieux » « Par Sa science, les abîmes s’entrouvrent ».
Nous apprenons de cette Guémara que l’homme doit adopter les qualités de D… A ce sujet, le cabaliste, Rabbi Moshé Kordovéro (z’atsal) écrit « qu’il convient que l’homme ressemble à son Créateur ». Aussi, doit-il adopter ses qualités; l’essentiel de cette ressemblance résidant dans ses actes. A quoi cela sert-il qu’il ait une forme divine faite de membres mais que ses actes ne ressemblent pas à ceux de son Créateur.
Pour D…, les séfirot commencent en haut et finissent par la malhout (royauté). Par contre, le premier des traits adopté par les tsadikim attachés à D…est la malhout (royauté). Ils savent se contrôler et s’élèvent pout arriver à la mida (trait) de Kéter.
Bar Yohaï, tu as été oint par l’huile sainte, tu as suivi la mesure sainte
Bar Yohaï shémen mishat kodesh, noshmahta mimidat akodesh
Cette première strophe fait référence à Aharon Acohen. Rabbi Shimon put arriver au niveau d’Aharon Acohen qui fut oint par l’huile sainte. Rabbi Shimon eut un bon renom qui inclut la couronne du sacerdoce et la couronne royale. Il est ainsi écrit dans les Maximes des Pères (Pirké Avot 4) : « Il y a trois couronnes : la couronne de la Thora, la couronne du sacerdoce (kéhouna), et la couronne royale (malhout). Mais la couronne d’une bonne renommée surpasse toutes les autres ».
La piété de Rabbi Shimon, ressemble à celle du cohen gadol qui expie pour tout le peuple d’Israël le jour de Kippour dans le Saint des saints (kodesh akodashim).
Dans le chant « Véamartem ko lehai », composé par Rabbi Yossef Haïm- le Ben Ich Haï, il est écrit au sujet de Rabbi Shimon : « Juste, base du monde entier, il a découvert le midrach caché, il peut rendre quitte tout le monde, notre maître Bar Yohaï. »
Il est rappelé dans la Guémara : « Rabbi Hizkya cite Rabbi Yrmia citant lui-même Rabbi Shimon bar Yohaï : je peux acquitter le monde depuis que je suis né jusqu’à présent. Et si Rabbi Eléazar, mon fils est avec moi – depuis la création du monde jusqu’à ce jour et si Yotam fils de Ouziahou était avec nous, depuis la création du monde jusqu’à l’éternité. »
Bientôt et de nos jours. Amen
Rav Shmouel Eliahou
Traduction et adaptation : Moshé Luksenberg