Une réunion importante a eu lieu dimanche à Abou Dhabi entre des hauts responsables des Emirats, des Etats-Unis et du Soudan afin de faire avancer les pourparlers de normalisation entre le Soudan et Israël. L’une des conditions centrales posées par Khartoum ne concerne même pas Israël mais les Etats-Unis, avec quatre contraparties : 1) un approvisionnement de blé et d’essence pour un montant de 1,2 miliards de dollars suite à la crise provoquée par les inondations. 2) une aide financière immédiate d’un montant de 2 milliards de dollars afin de rééquilibrer les finances. 3) Un engagement d’une aide financière américaine pour les trois ans à venir. 4) Le retrait du Soudan de la liste des Etats soutenant le terrorisme.
Israël et le Tchad entretiennent des liens discrets depuis le mois de février, après la visite éclair de Binyamin Netanyahou en Ougands où il avait rencontré le général Abdel Fattah Abdelrahmane al-Burhan, le président du Conseil militaire de transition. La normalisation des relations entre Israël et le Soudan était également à l’ordre du jour des discussions entre le Premier ministre israélien et les secrétaire d’Etat américain à Washington. Israël encourage les Etats-Unis à accepter les conditions soudanaises.
La décision américaine dépendra aussi de deux conditions “internes” : que le Soudan verse 300 millions de dollars de dédommagements aux victimes d’attentats anti-américains commis en Afrique dans les années 1990 et le vote au Sénat d’une loi qui immunise le Soudan de poursuites internationales pour terrorisme. Pour cela, le secrétaire d’Etat Mike Pompeo exerce de fortes pressions sur des sénateurs, républicains comme démocrates, afin qu’ils soutiennent une telle loi. Pompeo estime que le Sénat devrait approuver sans trop de problèmes une mesure qui favoriserait la normalisation entre Israël et le Soudan.
Le général Abdel Fattah Abdelrahmane al-Burhan, le président du Conseil militaire de transition sera à Abou Dhabi dans quelques jours où il rencontrera le prince-héritier Mohammed ben Zayed pour aborder cette question. Abdel Fattah Abdelrahmane al-Burhan est trps favorable avec une normalisation avec Israël, l’Etat juif étant pour certains pays un “passage obligé” pour atteindre Washington. Il faut toutefois préciser que tout le monde au Soudan n’est pas enthousiaste à cette idée. Abdullah Hamdok, le Premier ministre soudanais est plus réticent car il craint des réactions négatives dans la population. Il a tout de même donné le “feu vert” à al-Burhan pour faire avancer le dossier, surtout du fait des avantages économiques qu’une telle normalisation pourrait apporter au pays.
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