Dans la soirée de dimanche, des informations plus précises sont parvenues sur l’ampleur de l’atteinte à la sécurité de l’Etat dont s’est rendu coupable le député Bassel Ghattas de la Liste arabe unifiée. Profitant de son immunité parlementaire et prétextant vouloir contrôler les conditions de détention de terroristes emprisonnés en Israël, il a introduit dans des cellules une quinzaine de téléphones portables à destinations de terroristes du Hamas. On sait que certaines attentats se préparent à partir des cellules de prison au moyen de conversations téléphoniques entre terroristes détenus et ceux qui sont en liberté.
La police avait déjà été avertie par les services de renseignements des Services pénitentiaires, et les caméras de vidéosurveillance ainsi que les micros placés dans le parloir ont fait le reste. Bassel Ghattas a été « cueilli » à l’issue de sa visite après avoir donné les appareils de téléphones portables.
Le Premier ministre Binyamin Netanyahou a rapidement réagi après la diffusion de la nouvelle: « Si les soupçons qui pèsent sur le député Bassel Ghattas se confirment il s’agira d’une très grave atteinte à la sécurité de l’Etat. Quiconque nuit à la sécurité de l’Etat doit être sanctionné avec sévérité, et s’il s’agit d’un député, il ne faut plus qu’il soit à la Knesset ».
Le ministre de la Sécurité intérieure Guilad Erdan a qualifié les faits reprochés au député de « très graves » et souligné que s’il ne jouissait pas de l’immunité parlementaire, il serait déjà en garde à vue. Le ministre s’est prononcé en faveur d’une suppression du droit de visite de députés aux terroristes emprisonnés, sauf exceptions.
Le ministre de la Défense, qui dénonce depuis longtemps et avec raison la duplicité des députés arabes, voit dans cette nouvelle affaire « une nouvelle preuve que la Liste arabe unifiée est en réalité une liste de traîtres et d’espions à la solde de nos ennemis ». Avigdor Lieberman a promis de combattre Bassel Ghattas, Hanin Zoabi et consorts tout comme il a combattu Azmi Bashara, jusqu’au jour où ils ne seront plus seulement députés à la Knesset mais également citoyens israéliens.
Les réactions dans la classe politique sont nombreuses et vont de la droite jusqu’au Camp sioniste ne passant par Yaïr Lapid. Ce dernier estime « inacceptable qu’un député à la Knesset agisse contre la sécurité de l’Etat ». Itshak Herzog quant à lui a déclaré: « Toute atteinte à la sécurité de l’Etat, toute collaboration avec l’ennemi ou transmission d’informations confidentielles exigent l’ouverture immédiate d’une enquête employant tous les moyens légaux. Et s’il s’avère que les soupçons sont vérifiés il faut sanctionner sans compromis sans égard à la religion ou à l’origine de l’accusé »
Tsipi Livni a elle-aussi réagi mais a tenu comme d’habitude à apporter son bémol et sa « différence »: « Toute tentative de faire porter à toute la population arabe israélienne la responsabilité d’une infraction à la sécurité de l’Etat commise par l’un de ses représentants serait une grave faute ».
Photo Miriam Alster / Flash 90