Après avoir rencontré plusieurs fois Naftali Bennett pendant les 24 heures qui viennent de s’écouler, Nir Orbach a annoncé sa décision.
Il laisse encore deux semaines à la coalition pour voter la loi sur la Judée-Samarie, d’ici là, il a prévenu Bennett qu’il ne pourrait plus compter sur sa voix à la Knesset. Si la loi passe, il reviendra, sinon il votera en faveur de la dissolution de la Knesset.
En d’autres termes, Orbach a annoncé une démission qui n’en est pas une, du moins pas pour l’instant. En effet, les rapports de force actuels au sein de la coalition laissent peu d’espoir quant à une possible victoire de la coalition sur la loi sur la Judée-Samarie, qui, rappelons-le est tombée la semaine dernière en raison du vote de Mazen Ghanaïm (Ra’am) et Ghaida Rinawie Zoabi (Meretz) ainsi que des quelques députés de la coalition ayant préféré sortir de la salle plutôt que de se prononcer réellement sur le sujet.
Dans sa déclaration, Nir Orbach motive sa décision: ”A mon grand regret, la coalition ne remplit pas sa mission. D’un côté, nous avons agi dans beaucoup de domaines pour renforcer l’Etat d’Israël, de l’autre des éléments extrémistes anti-sionistes comme les députés Ghanaïm et Zoabi ont entrainé la coalition vers des horizons problématiques et l’ont prise en otage. Dans le même temps, nous avons totalement échoué dans notre mission essentielle. Il est important de souligner, comme je l’ai déjà dit par le passé, que je ne laisserai pas le gouvernement s’appuyer sur la liste arabe unifiée. Hélas, nous sommes sur une pente glissante qui risque de nous y conduire”.
Le gouvernement a retiré toutes ses propositions de loi de l’ordre du jour de la Knesset aujourd’hui après la déclaration d’Orbach, d’autant qu’il n’est pas le seul à avoir annoncé ne plus voter avec la coalition.
Outre les deux députés arabes rebelles, le député Michaël Bitton (Kahol Lavan) joue, lui aussi, avec les nerfs de la coalition ces dernières semaines. En querelle avec la ministre des Transports, Merav Mihaeli (Avoda) au sujet de sa réforme tarifaire, il a annoncé qu’il ne voterait plus systématiquement avec la coalition jusqu’à ce que cette réforme soit retravaillée. Il estime qu’elle nuit aux périphéries et aux classes les plus populaires.
Déjà réduite à 60 députés après la démission de Silman, à l’heure actuelle le gouvernement ne peut compter que sur 56 voix à la Knesset. Mais ces députés frondeurs ont tous indiqué qu’ils n’avaient pas, dans les jours qui viennent, l’intention de voter pour la dissolution de la Knesset.