Les secousses liées à la démission d’Idit Silman se font toujours bien ressentir.
Au sein du parti du Premier ministre, Yamina, les tensions sont à leur paroxysme. Hier Ayelet Shaked a travaillé dur pour s’assurer qu’aucun des députés ne suive Silman. Il semblait qu’elle avait réussi sa mission, Abir Kara ayant été convaincu de revenir sur son idée de rejoindre Silman et Chikli.
Ce matin, c’est Nir Orbach qui lance un ultimatum au chef de son parti. Si et seulement si toutes les conditions qu’il pose sont remplies, alors il restera dans la coalition.
Voilà la liste de ses exigences: annulation du projet de suppression des subventions dans les crèches pour les étudiants en Kollel, réunion de la commission suprême de programmation pour donner les permis de construire en Judée-Samarie et le raccord des jeunes implantations au réseau électrique. Orbach a déclaré que “sans une garantie que ces sujets seront traités, je ne pourrai pas rester dans la coalition”.
Au sein de la coalition, on estime qu’Orbach prépare son alibi pour pouvoir se retirer.
Par ailleurs, au sein du Likoud, on affirme que des contacts sont en cours avec d’autres députés identifiés à droite de la coalition, afin de les convaincre de rejoindre l’opposition.
Ce matin, le Premier ministre Bennett et la ministre de l’Intérieur, Shaked, ont effectué une visite commune, dans la ville de Harish. Ils ont pris soin de publier des photos dans la presse afin de montrer une image unie.
Parallèlement, le parti réfléchit à déclarer Ami’haï Shikli comme ”dissident”. Cette démarche aurait pu être faite depuis le premier jour où Chikli a annoncé qu’il voterait contre la formation du gouvernement. Mais les responsables de Yamina ont préféré rester en bons termes avec lui, afin de s’assurer de son soutien, quand cela serait possible.
Aujourd’hui, à la lumière des derniers événements et de ceux qui se profileraient, l’option est de plus en plus réaliste. S’il est déclaré ”dissident”, Chikli se verrait bloquer son avenir politique pour quelques temps. Tout d’abord, il ne pourrait pas se joindre à un autre parti dans la Knesset actuelle. Il perdrait un certain nombre de ses droits parlementaires et surtout, il ne pourrait pas courir aux prochaines élections dans une formation politique existante ni dans un nouveau parti qui comprendrait des députés actuels. La seule option qui s’offrirait à lui serait de créer un nouveau parti, avec des têtes nouvelles et de courir de façon indépendante.
S’il démissionne de son poste de député après avoir été déclaré ”dissident” alors cette sanction ne s’appliquera pas.
Une autre hypothèse pourrait être envisagée. Si Chikli et Silman parviennent à convaincre un troisième membre de Yamina de les rejoindre alors ils pourront devenir une formation à part entière au sein de la Knesset et ne se verraient appliquer quasiment aucune sanction. En effet, d’après la loi, si un tiers d’une formation politique se détache de celle-ci, alors ils constituent une nouvelle formation à part entière.