D’après les enseignements du Rav Yehiel Yaakovson
Il est certain que l’exercice du devoir parental implique la mise en place d’une discipline chez l’enfant. L’un des aspects de l’établissement de cette discipline auprès de l’enfant réside dans son apprentissage du respect des décisions adoptées par ses parents. Si papa et maman ont dit non, c’est non. Toutefois, une discipline trop rigoureuse risque de susciter un refus de l’autorité parentale de la part de l’enfant. A contrario, une attitude souple à outrance est susceptible de remettre en cause la teneur de celle-ci, voire son existence. Alors, comment dire non à son enfant ? Comment dire oui à son enfant ?
Débutons par quelques notions concernant le » non ». Le refus parental est souvent associé, à tort, à l’image de parents forts, consciencieux ou protecteurs. Pour certains parents, le refus devient ainsi une sorte de » choix de sécurité », voire de facilité. Or, plus la tendance parentale est au refus, plus la valeur de ce dernier s’en retrouve amoindrie.
A ce constat s’ajoute le fait que le temps passant, le refus systématique des parents est forcément formulé dans un contexte où il n’est pas indispensable. Conséquence : non seulement l’enfant éprouve un sentiment d’injustice, mais en plus, il remet en question la valeur du refus parental. Pire, ce refus inapproprié des parents peut avoir pour corollaire l’insistance de l’enfant afin d’obtenir l’accord de ses parents. Non seulement s’ensuivent des négociations et tergiversations en tous genres qui ne font qu’alourdir le dialogue, mais surtout, puisque ledit refus n’est pas nécessaire dans cette situation donnée, les parents finissent par se plier à l’insistance de l’enfant. Conséquence : face au fléchissement de ses parents, la valeur du refus chute davantage aux yeux de l’enfant et l’autorité parentale s’en retrouve fragilisée.
Ainsi, afin que le refus parental conserve son impact, la règle est la suivante : le »non » doit être judicieusement jaugé et réfléchi. Avant tout refus, les parents doivent s’interroger : « Notre refus est-il justifié ? Sommes-nous tentés de refuser par commodité ? Si nous refusons, y a-t-il un risque que notre enfant insiste et que nous finissions par chanceler ? »
Telle est la règle : la systématisation du refus vulnérabilise la valeur du »non ».
Toutefois, la systématisation de l’acceptation n’est pas la solution pour autant. La répétition du »oui » diminue la valeur du refus également ! En effet, face à l’accord systématique de ses parents, l’enfant se tient face à une pente glissante : celle de croire que tout lui est dû. Conséquence : le refus de ses parents n’est plus envisageable à ses yeux ! Là encore, l’autorité parentale en est fragilisée.
Alors, comment dire »oui » ?
La règle est identique à la précédente : il s’agit pour les parents de sous-peser leur oui.
Par conséquent, la mise en place d’une autorité parentale cohérente, solide et efficace implique que la prise de décisions (que ces dernières soient synonymes de refus ou d’accord) soit réalisée de façon soigneusement avisée, réfléchie et circonspecte. De plus, il y a lieu de signifier aux enfants que lesdites décisions sont adoptées consécutivement à une mûre réflexion.
Association Lemaan’ha, aide aux enfants en difficultés scolaires, émotionnelles et spirituelles.