Le quotidien ‘Israël Hayom’ a révélé aujourd’hui une initiative de Binyamin Netanyahou entamée, il y a trois ans sur le terrain syrien.
Il s’agissait d’un programme de réhabilitation de Bachar El Assad présenté pour la première fois lors d’un sommet entre Israël, les Etats-Unis et la Russie. Le chef des renseignements israéliens de l’époque, Meïr Ben Shabbat, avait alors mis sur la table un programme en plusieurs étapes: Assad appellerait toutes les forces étrangères qui sont entrées sur le territoire syrien depuis 2011 à se retirer; la Syrie serait acceptée comme membre de la Ligue arabe; les principautés du Golfe persique, avec en tête les Emirats investiraient dans l’économie syrienne en lieu et place de l’Iran; des élections seraient organisées en Syrie pour parachever le processus.
L’idée derrière cette proposition était d’une part d’acter la victoire de Bachar El Assad dans la guerre civile syrienne qui dure depuis de nombreuses années et d’autre part, de se débarrasser de l’Iran aux frontières d’Israël. Ce qui sous-tend tout ce programme est la reconnaissance internationale d’Assad, isolé depuis le début de la guerre civile, uniquement soutenu par les Russes. Les principaux acteurs pensaient qu’il s’agissait de la meilleure façon de procéder compte-tenu des données sur le terrain.
Le Premier ministre de l’époque Binyamin Netanyahou soutenait cette proposition présentée aux différents pays arabes avec lesquels Israël est en contact, par Ben Shabbat. La Jordanie et l’Egypte avaient alors manifesté un grand intérêt pour le plan. La Jordanie pensait ainsi stopper le flux migratoire syrien sur son territoire.
Cependant, aucun contact direct ou indirect n’avait à ce moment était établi avec la Syrie concernant le programme.
Les changements d’administration aux Etats-Unis et en Israël ont donné un coup d’arrêt à cette initiative. Naftali Bennett en a bien discuté avec A-Sissi et Mohamed Al Zayed lors du sommet triangulaire à Sharm El Sheikh mais il préfère adopter une position neutre. Il ne s’oppose pas à la mise en oeuvre de cette solution mais ne la soutient pas non plus. Dans son entourage, on estime qu’elle n’est, de toute façon, pas réaliste puisque Bachar El Assad n’aurait pas les moyens de faire partir les Iraniens, qu’il a lui-même appelé à venir. Le Premier ministre actuel estime qu’Israël pourrait sortir de cette démarche totalement perdant: il aurait contribué à réhabiliter Assad sur la scène internationale et aurait toujours l’Iran à ses frontières. Ainsi, l’administration de Bennett refuse-t-elle de promouvoir la démarche entamée par Binyamin Netanyahou préférant définir la question comme interne aux Arabes et ne souhaitant pas y prendre part.