Les graves inculpations pour corruption et actes d’abus de confiance intentées contre le Premier ministre Binyamin Netanyahou, 70 ans, coïncident avec un chaos politique et une campagne sans relâche visant à le renverser. Quels que soient le contenu de ces dossiers et les tendances politiques, force est de constater l’acharnement des politiciens et des institutions juridiques et médiatiques contre lui. Face à ces accusations, un groupe d’intellectuels s’est formé ces dernières semaines à Tel Aviv, rejoints par des personnalités des médias. Au-delà de la dénonciation d’une malhonnêteté, voire d’un caractère criminel des accusations contre le Premier ministre, se lève une critique plus vaste du système judiciaire émanant d’éminentes personnalités israéliennes et franco-israéliennes. Or on sait que le bon fonctionnement de la justice est vital pour un pays, et à plus forte raison en Israël.
Selon le Prof. Gadi Taub, ex-militant de gauche, maître de conférences à l’Université hébraïque de Jérusalem et docteur de l’université américaine Rutgers : « Les gens ne se rendent pas compte qu’il n’existe nulle part au monde un système de justice avec autant de pouvoir qu’en Israël. Ces gens ont un droit de veto sur leurs propres nominations. Ils peuvent décider de tout, renverser n’importe quoi sans contrôle ni supervision. Lorsque la gauche a perdu le pouvoir en 1977, elle s’est retranchée dans le pouvoir judiciaire et a investi la Cour Suprême. Ses conseillers juridiques sont devenus les dirigeants du Cabinet ministériel. Les politiciens ont peur de leurs conseillers juridiques parce qu’en plus, le conseiller juridique du gouvernement est aussi procureur général. À la fin des années 90, Ehoud Barak et le gouvernement de Bibi ont essayé de réformer ce monopole. Mais Barak, accusé de financement de campagne, a compris le message et, plus tard, il a laissé entendre que cette réforme n’était pas une bonne idée. Selon l’ex-ministre de la Justice et professeur de droit Prof. Daniel Friedman, nous disposons d’un important dossier d’enquêtes montrant à maintes reprises comment, chaque fois que le système n’aime pas quelqu’un, “on” ouvre une enquête contre lui. Le président Rivlin les appelle “la mafia des gangs du droit”. Sur le point de devenir ministre de la Justice, il voulait réformer le système, alors ils ont ouvert une enquête contre lui pendant trois ans. Il a fini par renoncer à ce poste » (Naor Meningher et Eytan Weinstein, “Watch: Is there a Deep State in Israel?”, 19/11/19).
Si selon les normes françaises, ou les normes juives tout simplement, l’équilibre des pouvoirs est un indice de bon fonctionnement d’un pays, la mesure de l’écart entre moralité et légalité en est un autre. Or la notion de justice est souvent assimilée à la légalité en Israël comme dans le monde. Cela correspond aux règles et lois que la société se donne sans être forcément être conformes avec la moralité, le juste. Selon Yehouda Askenazi Manitou, « La difficulté de la société israélienne contemporaine peut être analysée sur la base de cette question : la distinction entre la moralité et la légalité. La référence à ce qui est légal comme valeur suprême n’est absolument pas juive » (Vayehi, 1994). « Dans la Guémara à propos de Ticha Bé-Av, une des raisons avancées pour lesquelles Jérusalem a été détruite au temps de la deuxième destruction, c’est parce qu’on jugeait d’après la légalité de façon méticuleuse. On trouve dans le Parlement israélien énormément de tendances de ce type qui proviennent d’ailleurs de la Galout, de l’humanisme occidental » (Vaye’hi 1985).
Un troisième indice de bon fonctionnement juridique est le taux national de condamnation, situé en Israël entre 93 % et 99,7 %, soit l’équivalent de la Chine, contre 75 % à 85 % pour les États-Unis et environ 70 % pour la France. Selon une étude de Ynet (14 mai 2012), seule une fraction de l’ensemble des affaires pénales (0,3 %) se terminent avec l’acquittement complet de l’accusé. Selon l’étude, les chances que le tribunal se range du côté de la défense sont minces, puisque 71,5 % des affaires se terminent par une condamnation partielle, et 21,6 % par une condamnation totale, l’aveu d’une faute ayant un caractère obligatoire et institutionnel dans le droit israélien.
Mieux vaut donc ne pas être inculpé, d’autant qu’il n’existe pas en Israël d’équivalent des juges d’instruction français : les juges sont obligés de suivre les directives de la police. Le résultat est un taux élevé d’innocents en prison. D’après le Prof. Boaz Sangero, College of Law (Israël) : « Il y a au moins 10 % de prisonniers faussement accusés dans les prisons israéliennes. » Il s’agit concrètement de centaines de personnes faussement incriminées, et de milliers de personnes dans leur entourage.
Selon le Prof. Georges-Elia Sarfati, le traitement des prisonniers israéliens est particulièrement rude : « Arrêtons-nous un instant sur ce qu’il en coûte de vivre en prison dans le moderne État d’Israël. Lorsque un détenu doit se rendre à une convocation du tribunal, il est enchaîné aux chevilles et aux poignets, enfermé dans des boîtes métalliques, étroites, hermétiquement closes, sans fenêtre, avec juste un espace pour s’asseoir. Le convoi part à minuit et fait le tour des prisons pour arriver au matin à la Cour de Justice. Confinés dans ces cercueils, ils roulent enchaînés dans le silence et l’oppression du fourgon. L’été, on ne leur donne pas à boire. Souvent, chauffeurs et gardiens, au cours des arrêts, laissent en plein soleil cette oubliette à moteur. L’hiver, le givre assombrit plus encore l’intérieur de cette caisse. Ils sont enfermés pendant des heures, n’ayant rien à manger, presque immobiles, sans aliments et sans eau. Arrivés au tribunal, les prisonniers vivent ce moment comme un repos, un instant de grâce. Épuisés, dans l’angoisse, leur voix est à peine audible et entendue » (L’Affaire Ambash, Paris, L’Harmattan).
En comparaison, les détenus pour terrorisme sont traités comme des princes. Les prisonniers arabes bénéficient en effet en Israël du soutien de la Croix Rouge, qui veille à ce que leurs conditions carcérales respectent les Droits de l’homme, ce qui n’est pas le cas des détenus juifs.
« Tsédeq tsedeq tirdof » rappelle Yehouda Askenazi Manitou. « Dans Parachate Chofetim : tu rechercheras, tu poursuivras la justice. Il faut faire une chasse à la chose juste qui se cache, il faut la chercher la dépister la débusquer… Le verset emploie une répétition du terme tsedeq. C’est au second degré une justice de justice. Tu rechercheras la justice dans ce qui est juste : justice » (Vaye’hi, 1985).
Si le Premier ministre Binyamin Netanyahou lui-même est impuissant face à ce qui se présente comme de fausses accusations visant à provoquer sa chute, alors à plus forte raison le simple citoyen qui aura eu le malheur d’être accusé à tort. S’il s’avère que toute cette machinerie autour du Premier ministre est le résultat d’une corruption à des fins politiques, comme le dénonce le Prof. Gadi Taub, le véritable accusé serait le système juridique et la véritable victime, le peuple d’Israël : vous, moi !
Photo Pixabay
JE CONNAISSAIS LE DICTON : QUI VEUT TUER SON CHIEN DIT QU IL A LA RAGE.
IL VA FALLOIR TROUVER UN DICTON POUR DESTITUER JURIDIQUEMENT UN PREMIER MINISTRE MÊME PEUT ÊTRE INNOCENT.
LES JUGES ISRAÉLIENS SERAIENT ILS DEVENUS LES ROIS D ISRAËL?
ALORS JE PLAINS LES INCULPÉS
Très bon commentaire Kigem !
D’une manière générale dans les Démocratie, ceci est valable aussi en FRANCE, les Juges de sont plus Juges, ils sont devenus des Personnes connaissent et se servent du Droit à des fins Politiques ou Personnelles. Ce ne sont plus des Serviteurs du Droit, mais l’inverse !
Et c’est en cela qu’ils sont dangereux.
Ils sont un Pouvoir à l’intérieur d’un Pouvoir et non plus “Indépendants”.
Ils ont les moyens, de par leur connaissance et leur statut, de faire la pluie et le beau temps notamment et surtout en Politique. Et là, ils deviennent dangereux, et pour la Démocratie, et pour le Pays !
Il y a vraiment de quoi avoir peur. Tout au long de notre histoire nous avons été victimes d’injustices qui nous ont menés jusqu’aux fours crématoires.Maintenant que nous avons un pays, l’ennemie vient de l’intérieur.
« Tsédeq tsedeq tirdof » rappelle Yehouda Askenazi Manitou. « Dans Parachate Chofetim : tu rechercheras, tu poursuivras la justice. Il faut faire une chasse à la chose juste qui se cache, il faut la chercher la dépister la débusquer… Le verset emploie une répétition du terme tsedeq. C’est au second degré une justice de justice. Tu rechercheras la justice dans ce qui est juste : justice » (Vaye’hi, 1985).
Il est ecrit » Tsedek, Tsedek tirdof » traduction: justice , justice tu poursuivras » mais il semblerait que justice, justice n’est plus appliquee de nos jours, par contre la poursuite (en occurrence apres Netanyahou) est bien appliquee.
Souhaitons qu’un Eliot Ness (les incorruptibles) viendra mettre les choses au clair.
Shabbat Shalom
Je crois qu’il faut se rendre à l’évidence, Israël est un pays dictatorial de type Chine communiste. Là aussi le pouvoir véritable est détenu par un certain nombre des personnes qui se trouvent au Polit-bureau et qui contrôlent comme en Israël l’appareil Policier, Juridique, Médiatique et Sécuritaire. Ainsi il y a quelques années, le Président de la Chine fut accusé de “corruption” et condamné à la peine de mort qui fût commué en prison à vie.
Encore une fois , qu’est ce qui empêche , tous les Gouvernements successifs de faire débusquer toute cette Vermine qui se cache sous des Toques de justiciers ,,,,,,,,,,, nous avons autant que cela soit véridique , le Meilleur Service de Renseignements du Monde , pourquoi ne peuvent ils enquêter , présenter et traduire en Justice , ces pourris excercants au sein de l’Etat.
Ou bien tout le Monde y trouve son Compte….
Ou bien c’est des Voyous au Service de l’Etat qui se servent de temps en temps de leurs Boomerang….
quoi qu’il en soit , les Citoyens devraient pouvoir mettre le Holla à cette dégradation de la Société et demander la Séparation des Pouvoirs , Religion comprise.
Alors c’est pour quand SVP ????