Israël se recueille ce mercredi devant la mémoire de toutes celles et ceux qui ont sacrifié leur vie pour que soit créé et pour que vive l’Etat d’Israël. L’Etat juif est sans doute le seul au monde à faire précéder sa fête nationale d’une journée de deuil et de commémoration, tant la conscience est forte du prix qu’il a fallu payer et qu’il faut encore hélas payer pour son indépendance.
Depuis 1860, 23.646 personnes sont tombées, parmi elles 3.134 lors d’attentats terroristes. Depuis la cérémonie de 2017, ce sont 71 soldats ou civils qui se sont rajoutés à cette liste macabre, et 30 invalides de Tsahal qui sont décédés des suites de leurs blessures, parfois des décennies plus tard.
Après la cérémonie au Kotel mardi soir, qui ouvrait cette journée, en présence du président de l’Etat Reouven Rivlin, une cérémonie officielle s’est tenue mercredi matin, dès la fin de la minute de silence au son des sirènes, au cimetière militaire du mont Herzl. Y assistaient notamment le président de l’Etat Reouven Rivlin, le Premier ministre Binyamin Netanyahou, le président de la Knesset Yuli Edelstein, la présidente de la Cour suprême Esther Hayot, le chef d’Etat-major de Tsahal Gadi Eizencot et le commandant de la police Rony Alsheikh.
Voici des extraits de l’intervention du Premier ministre;
« La légitimité de notre combat et la terrible douleur de la perte d’être chers cohabitent toujours. Puissance et douleur, douleur et puissance (…) Mon épouse et moi nous nous sommes assis avec des familles, des discussions de coeur à coeur, notamment avec les parents des deux soldats druzes assassinés au mont du Temple l’été dernier, en défendant Jérusalem et les lieux saints. Ils nous ont dit que ‘celui qui a tué leurs fils voulait tuer notre existence ici en tant qu’Etat’. Mais ils ne nous vaincrons pas. Nous tous, juifs, druzes, chrétiens, musulmans, bédouins et tcherkesses, nous sommes tous unis contre le terrorisme qui veut nous détruire et ensemble nous vaincrons. Nous devons, en mémoire de tous ceux qui sont tombés, nous dresser comme une muraille face à nos ennemis… ».
« Cette semaine, l’un des orphelins de Tsahal m’a demandé: ‘Monsieur le Premier ministre, comment faites vous pour décider d’envoyer des soldats au combat? A quoi pensez-vous à ce moment-là?’. Je lui ai répondu: ‘Je pense aux soldats et à leur famille, comme la votre par exemple, je pense à mes frères d’armes. Je pense toujours au prix et à comment faire pour éviter des pertes. Mais à l’heure de vérité, il faut défendre notre existence avec force, et faire face à nos ennemis ».
Le Premier ministre a aussi évoqué le sort de deux soldats tués lors de l’Opération Tsuk Eitan, Hadar Goldin hy »d et Oron Shaoul hy »d. dont les dépouilles sont toujours retenues par le Hamas: « Je m’engage à poursuivre les efforts afin de ramener nos fils ainsi que les civils détenus ».
Photo Marc-Israël Sellem / POOL