Le Premier ministre Binyamin Netanyahou a pris la parole ce matin (mercredi) à la tribune de la Knesset et a sévèrement critiqué l’attitude de l’opposition et des opposants au gouvernement dans la rue.
Il a d’abord évoqué la situation à Gaza et a déclaré: »Ces derniers jours, nous avons vu quelque chose d’inédit. De grandes manifestations publiques dans la bande de Gaza contre le régime du Hamas. Cela prouve que notre politique est la bonne. » Les combats à Gaza se poursuivent. Plus le Hamas persiste dans son refus de libérer nos otages, plus la pression que nous exercerons sera intense. Et je dis au Hamas : cela inclut la prise de territoires, ainsi que d’autres mesures que je ne détaillerai pas ici ».
Il a ensuite répondu aux accusations selon lesquelles le gouvernement menacerait la démocratie: »Le peuple veut un Israël fort, le peuple veut un Israël victorieux. Nous avons des désaccords sur la méthode, sur l’idéologie, mais il y a des choses qui doivent être au-dessus de toute division. Israël doit parvenir à la victoire pour assurer notre existence. Israël restera une démocratie solide et il n’y aura pas de guerre civile. Et pourtant, il y en a qui alimentent la division et la haine. Nous entendons des choses contre les élus que nous n’avons jamais entendues auparavant. Cette haine est unilatérale et vient d’un seul camp. Chers amis de l’opposition, encore et encore, vous brandissez l’épouvantail de la démocratie. Vous recyclez vos slogans usés et ridicules sur la fin de la démocratie. Alors, mettons les choses au clair une bonne fois pour toutes : ce n’est pas la démocratie qui est en danger, c’est la domination des bureaucrates et du deep state qui l’est. Et quand je parle de domination des bureaucrates, je ne parle pas des fonctionnaires qui accomplissent leur travail avec dévouement, mais d’un petit groupe qui cherche à conserver son pouvoir à tout prix. Vous les soutenez, car selon vous, la volonté du peuple n’a aucune valeur. Pourtant, c’est le peuple qui nous a élus pour diriger le pays. Pour vous, chers membres de l’opposition, le plus grand danger pour la démocratie, c’est… la démocratie elle-même. Vous dites : pourquoi le peuple devrait-il décider ? Mais la démocratie, c’est avant tout le pouvoir du peuple – et non celui des commentateurs sur les plateaux télé. En démocratie, il doit y avoir des équilibres et des contre-pouvoirs, mais ils doivent fonctionner dans toutes les directions. J’ai entendu le chef de l’opposition dire : La démocratie, ce n’est pas le pouvoir de la majorité. J’aurais pensé qu’il dirait : La démocratie, ce n’est pas seulement le pouvoir de la majorité. Mais moi, je veux être clair : oui, la démocratie, c’est le pouvoir de la majorité. En démocratie, il y a des désaccords et des débats, comme aux États-Unis et dans toute démocratie ».
Il a ajouté: »Je m’adresse à l’opposition : peut-être pourriez-vous respecter la volonté du peuple ? Peut-être pourriez-vous arrêter d’entraver l’action du gouvernement en pleine guerre ? Peut-être pourriez-vous cesser d’alimenter la haine et l’anarchie dans les rues ? Israël est un pays libre, les manifestations y sont permises, mais nous voyons vos blocages de routes, vos feux de protestation, vos agressions contre les policiers, votre violence contre les élus. Cela ne nous arrêtera pas, cela ne nous fera pas reculer. La tyrannie d’une petite minorité ne l’emportera pas sur la volonté de la grande majorité ».
Le Premier ministre a également souligné la sémantique employée par les opposants au gouvernement, traitant Netanyahou de »traitre »: » Autrefois, le mot trahison était impensable. Aujourd’hui, on l’entend dix fois par heure ». Puis faisant référence à la manifestation Kikar Tsion où une photo de Rabin en uniforme SS avait été brandie et où il avait été traité de »traitre » quelques jours avant son assassinat, Netanyahou a dit: »J’y étais et j’ai dit : Il n’est pas un traître, il est l’un des nôtres ».
Le bureau du chef du Ma’hané Hamamla’hti, Benny Gantz, a réagi à ce discours: » Répéter un mensonge ne le transforme pas en vérité. Cela vaut pour vos attaques mensongères contre le chef du Shabak et la conseillère juridique du gouvernement, vos allégations sur le deep state et aussi pour vos fausses affirmations sur la gestion de la guerre. La vérité ne peut être effacée : ce n’est qu’après notre entrée au cabinet de guerre que la libération des otages a été définie comme un objectif officiel. Nous avons fait pression pour lancer l’opération terrestre – sans nous, cela n’aurait pas eu lieu car vous hésitiez. Nous avons exigé d’avancer l’entrée à Rafah et Khan Younès et de progresser plus rapidement vers le nord pour éviter de perdre une année supplémentaire face à la menace au nord. Vous avez répondu : Pourquoi se presser ? Vous connaissez la vérité, et vous savez aussi pourquoi vous avez si peur d’une commission d’enquête d’État qui ne révélerait pas seulement vos échecs avant le massacre, mais aussi votre gestion défaillante au début de la guerre. Une enquête qui examinerait également l’inaction générale des ministères du gouvernement et leur incapacité à répondre aux besoins des populations touchées par la guerre ».