L’empêcheur de tourner en rond voire le traître ou le déloyal, ces derniers jours, le député Likoud Guidon Saar, essuie bien des quolibets. Ce qui lui vaut cette inimitié au sein même de son propre camp, c’est d’afficher clairement sa volonté de remplacer Binyamin Netanyahou à la tête du Likoud et par conséquent d’un gouvernement qui verrait éventuellement le jour, dans les prochaines semaines. Il a appelé à des primaires éclairs au sein de son parti, afin de proposer une autre offre politique, et peut-être ainsi sortir le pays du sac de nœuds politique dans lequel il se trouve depuis un an.
Il reçoit bien quelques soutiens publics, mais ils sont encore timides et peu nombreux, du moins officiellement.
Guidon Saar répond aux questions de LPH.
Le P’tit Hebdo : Le président de la Knesset, Yuli Edelstein, a parlé de situation d’urgence en faisant référence à l’impasse politique dans laquelle le pays se trouve. Partagez-vous ce sentiment ?
Guidon Saar : Nous traversons, sans doute, la période politique la plus difficile de notre histoire. Jamais, le pays ne s’est retrouvé dans une impasse pareille et aussi longue, un scénario dans lequel nous restons sans possibilité de constituer un gouvernement pendant si longtemps. C’est pourquoi j’ai proposé d’avancer les primaires au sein du Likoud.
Lph : Pourquoi est-ce si urgent ?
G.S. : Binyamin Netanyahou a échoué deux fois à former une coalition. Il n’y arrivera pas davantage maintenant, ni après des troisièmes élections. Nous savons qu’il est indispensable de tout faire pour éviter justement ce troisième round. Faire des primaires au Likoud avant la dissolution de la Knesset est primordial. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons proposer une nouvelle offre et parvenir à sortir le pays de ce bourbier politique.
Lph : Votre démarche est mal perçue par une large part des membres du Likoud. Certains vous ont même traité de traître ou au moins de personne déloyale. Comprenez-vous ces réactions ?
G.S. : A part quelques personnes qui dépassent les limites du débat raisonnable, la discussion est ouverte. Pour ma part, je ne me présente pas contre Binyamin Netanyahou. Je l’ai toujours soutenu : pendant toute la durée des enquêtes contre lui, lors des élections d’avril et celles de septembre. J’aurais même continué à le soutenir après sa mise en examen, parce que la loi lui permet de rester premier ministre dans ce cas.
Binyamin Netanyahou a été l’un des meilleurs premiers ministres de notre Etat, il a amené Israël à des sommets remarquables.
Ceci étant, il a échoué à deux reprises à former un gouvernement, et ce, alors même qu’il n’était pas encore mis en examen. C’est pour cette raison, uniquement, que je propose ma candidature.
Lph : Binyamin Netanyahou semble demeurer le maître du Likoud. Les cadres du parti ne prennent pas position en votre faveur et de nombreux électeurs ont montré, lors de la manifestation du 26 novembre, leur attachement à leur leader. Pensez-vous sérieusement avoir des chances de l’emporter face à lui ?
G.S. : Contrairement à ce que vous avancez, de nombreux cadres du parti me soutiennent. Si je me présente c’est pour gagner. Et d’ailleurs, tout le monde a le droit de se présenter à ces primaires. Je ne méprise pas le sentiment chez beaucoup de soutiens de Netanyahou, qu’il aurait été piégé par le système judiciaire. Mais je ne pense pas que ce genre de slogans nous fera gagner et empêchera la constitution d’un gouvernement de gauche. Si le premier ministre parvient à former un gouvernement, je serai le premier à le suivre. Pour l’heure, je suis convaincu que si je remporte les primaires, je serai en mesure de constituer une coalition et d’éviter de troisièmes élections.
Lph : Votre attitude ne risque-t-elle pas de créer un schisme au sein du Likoud ?
G.S. : Si notre mouvement veut continuer à fonctionner de manière démocratique, alors nous devons aller vers des primaires, rapidement, sans crainte. Ce sont les membres du Likoud qui décideront, il n’y a rien de dangereux pour le parti dans cette démarche, au contraire. Je suis convaincu à 100% que je fais ce qui est bon pour le Likoud et pour Israël.
Propos recueillis par Guitel Ben-Ishay
Photo by Flash90
Il est de droite, il est au Likoud et explique que BB a échoué deux fois !
Mais où va-t-on ?
Ah oui, c’est un traitre de gauche infiltré ?
Il serait temps que les soutiens de Bibi comprennent que si certaines personnes ne veulent plus de lui comme premier ministre, ces personnes ne sont pas nécessairement de gauche. Cette réaction trop souvent rencontrée est particulièrement ridicule et idiote.
Et ces gens-là ne sont pas des traitres, heureusement certains fans de BB l’ont quand même compris.
Shabbat Shalom
Qu’il le veuille ou non, Bibi est “fillonisé”, il y aurait plus de panache s’il ne se présentait plus, et proposait la meilleure A.Shaked, car les choses étant ce qu’elles sont, il est vrai que c’est le meilleur “homo politicus”, parole d’un homme de gauche qui reconnait la valeur là où elle est!
Fillon a tout loupé , Bibi peut adouber une personne qu’il n’aime pas sur un plan privé, mais dont, je suis sûr, l’analyse qu’il fait, est proche de la mienne.
CE MR SAAR NE SERAIT IL PAS L AMI QU IL FAUT ÉVITER D AVOIR ?
Quand l’appétit du pouvoir fait ressortir les vrais sentiments d’un homme assoiffé de dominance: en un mot la mégalomanie; aux prochaines troisièmes élections les électeurs surement en tiendront compte!.
Rien ne sert de courir et un peu d’humilité ne serait pas de trop. Vouloir brûler les étapes on s’en brûle les ailes. C’EST ce qui est arrivé à CHABAN DELMAS en 1974 ou à Fillon en 2017. Et ne parlons pas de SÉGOLÈNE ROYAL la simple d’esprit. En politique il faut laisser le temps au temps (MITTERAND) . Cela permet le clivage des idées, des alliances et d’envisager d’autres possibilités. Donc M. SAAR tout doucement le matin et pas trop vite le soir.
Il fait toujours 16°C à Jérusalem, quelle chance! En été, c’est un peu frais, quand même!
Ce n’est parce que Netanyahu a échoué que Saar veut le remplacer . Sinon, il devrait aussi demander le remplacement de tous les autres leaders qui ont échoué à savoir Gantz,Lapid, Yaalon, Ashkenazi, Lieberman et les leaders des partis arabes.
@Amos Zot
Super votre raisonnement.
Je le retiens bien que je comprenne pas tout vraiment.
Ou alors j’ai du louper un épisode : les leaders des partis arabes ont été chargés de former un gouvernement par le président de l ‘état sans que j’en sois informé, ce n’est vraiment pas sympa.
Shavoua Tov