C’est officiel, le Premier ministre Binyamin Netanyahou a demandé au Président Herzog une rallonge de deux semaines pour former son gouvernement.
La possibilité de cette requête est prévue par la loi et il revient au Président de l’accepter ou de décider de confier le mandat pour la formation du gouvernement à un autre député.
Compte-tenu du visage de la Knesset – 64 recommandations pour Netanyahou – le Président Herzog devrait accéder à la demande de Netanyahou.
Le 14 décembre, les 28 jours dont disposait Netanyahou pour former son gouvernement arriveront à expiration, et une rallonge de 14 jours devraient donc lui être accordée. Ces quelques semaines ont été marquées par d’âpres négociations entre les différents partenaires. Finalement, les portefeuilles ministériels ont été distribués ou sont en passe de l’être mais les esprits ne se sont pas totalement calmés.
Les orthodoxes ont signifié à Netanyahou qu’ils n’entreraient pas dans le gouvernement sans l’assurance que le système juridique sera bien réformé. Il y a aussi la question de la loi sur l’enrôlement des orthodoxes à l’armée. Ben Gvir, quant à lui, a posé comme condition, l’inscription dans les accords de coalition d’une loi qui fournit l’immunité aux soldats pendant l’exercice de leurs fonctions. A cela s’ajoute les débats sur l’annulation de la clause du grand-père dans la Loi du Retour.
Les difficultés sont principalement liées au fait que les partenaires du Likoud, peut-être par manque de confiance, exigent que toutes les lignes fondamentales de la politique du futur gouvernement soient inscrites dans les accords signés de coalition, avant de prêter sement. Ainsi, les différents partis sont contraints de mener des discussions, avant même leur prise de fonctions ministérielles, sur tous les sujets qui suscitent des débats parfois vifs entre eux.
Par ailleurs, la future coalition veut faire voter quelques lois préalablement à la prestation de serment du gouvernement, comme celle qui permettra à Derhy de devenir ministre malgré sa condamnation à de la prison avec sursis ou celle qui confère de nouveaux pouvoirs à Ben Gvir en tant que ministre de la Sécurité Intérieure et à Smotrich concernant l’administration civile en Judée-Samarie.
Pendant ce temps, l’opposition se prépare à mener la vie dure à la future coalition. Les députés Elkin (Hama’hané Hamamla’hti) et Toporovksi (Yesh Atid) sont en train de mettre au point une stratégie pour faire trainer les débats et créer des tensions au sein de la coalition, c’est ce que rapporte le Maariv.
L’un des objectifs est de forcer la coalition à abandonner une partie des lois qu’elle veut faire voter avant la prestation de serment du gouvernement. L’opposition promet que dès le remplacement de Micky Lévy au perchoir – probablement par Dudi Amsellem – elle s’appliquera à faire trainer les débats en longueur et ainsi à faire perdre un temps précieux à la coalition qui ne diposera plus que de 14 jours environ avant de perdre son mandat.
”Si la coalition tente de nous faire taire et agit contre le réglement de la Knesset pour faire passer ces lois nous porterons plainte devant la Cour Suprême”, a-t-on déjà prévenu au sein de l’opposition.
”Ils nous ont fait la vie, pendant la précédente Knesset, sur des lois les plus simples ils ont entamé des débats pendant des semaines nuit et jour. Ils vont maintenant comprendre de la manière forte dès l’étape de la formation du gouvernement”, ajoute l’opposition.