Le sujet de la souveraineté juive dans le Neguev est au coeur de l’actualité. Outre les problématiques de sécurité et d’armes illégales qui circulent dans le secteur bédouin, la présence de Ra’am au sein de la coalition a mis en lumière la question des villages illégaux. Plusieurs d’entre eux ont déjà été régularisés par le gouvernement actuel et d’après des informations publiées dans Makor Rishon, si Ra’am a accepté de renouveler sa participation à la coalition cette semaine, c’est en échange de l’accélération du processus de régularisation de plusieurs autres localités bédouines illégales dans le Neguev.
Face à cette actualité, le quotidien Israël Hayom a publié hier des chiffres concernant la politique dans cette région du précédent ministre de l’Intérieur, Arié Derhy. Il apparait qu’entre 2016 et 2020, ce dernier a autorisé le transfert de milliers d’hectares de l’autorité juive à l’autorité arabe.
Ces transferts de terrains étaient actés lors d’une commission géographique qui se réunit régulièrement et qui a pour objectif d’étudier chaque demande de transfert d’autorité. Cette commission est composée d’experts municipaux, d’économistes et d’experts en planification.
Ces transferts sont recommandés sur la base des besoins d’extension de chaque localité en lien avec le ministère du Logement, pour ce qui concerne les projets immobiliers nécessaires. Ils permettent aussi une redistribution des taxes locales et foncières.
Ces transferts se poursuivent sous l’ère Shaked au ministère de l’Intérieur, mais force est de constater que le rythme de leur autorisation a fortement diminué. ”La politique de la ministre au sein des commissions géographiques concernant la répartition des terrains est uniquement guidée par la façon d’augmenter l’offre de logement, compte-tenu de la crise qui n’épargne aucun secteur de la population, au regard de l’augmentation démographique naturelle”.
Dans l’entourage de Derhy on justifie la politique de l’ancien ministre: ”Pendant les années lors desquelles il a été ministre de l’Intérieur, il a créé les commissions géographiques locales. Dans le cadre de leur travail et sur la base de considérations professionnelles, Derhy a transféré des centaines de milliers d’hectares d’une autorité à une autre, sur la base des recommandations des commissions, afin de résoudre les problématiques du pouvoir local, qui tournaient autour d’une répartition incohérente des moyens, ce qui entrainait des fractures sociales”.
Ces transferts visent donc à permettre, sans discrimination, l’extension naturelle de toutes les localités dans le Neguev. Ils sont devenus un symbole des rapports de force dans la région et de la lutte pour préserver la souveraineté juive.