Les négociations autour de la réforme judiciaire se poursuivent à la résidence présidentielle. Pour l’heure, même s’il est fait état de sujets qui ont recueilli un consensus, aucun accord définitif n’a été présenté.
Le 14 juin prochain, la Knesset doit désigner les deux représentants politiques qui siègeront à la commission de nomination des juges. La tradition veut que l’un soit issu de la coalition et l’autre de l’opposition. Néanmoins, le gouvernement peut très bien décider que les deux représentants seront de la majorité.
En attendant, l’opposition part en ordre dispersé pour cette désignation. Le parti Avoda a présenté sa candidate, Efrat Rayten, Yesh Atid tient à tout prix à envoyer Karine Elharrar et Hama’hané Hamamla’hti devrait désigner Pnina Tamano Shata.
Le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, a mis en garde ses partenaires s’ils ne se rangeaient pas derrière sa candidate mais aucun des partis composant l’opposition n’y prête vraiment attention. Pour Lapid, cela entrainera inévitablement le choix de deux représentants de la coalition.
Par ailleurs, Lapid et Gantz, malgré les communiqués communs officiels, prônent deux approches différentes des négociations autour de la réforme. Yesh Atid veut poser comme conditions préalables à tout accord, l’élection d’un représentant de la coalition à la commission de nomination des juges et contraindre le ministre de la Justice à réunir cette commission d’ici la fin du mois de juin.
Au sein du Ma’hané Hamamla’hti, on ne partage pas ce point de vue. On fait valoir qu’il est impossible légalement d’obliger le ministre de la Justice à agir dans ce sens. D’ailleurs, même les équipes présidentielles présentes autour de la table des négociations ont été étonnées de la requête de Yesh Atid et ont précisé qu’il n’était pas envisageable de s’ingérer dans le travail du ministre de la Justice.
Mais Lapid ne veut pas céder et menace même de rompre les négociations en l’absence de la réunion de la commission de nomination des juges.
Parallèlement, la coalition tente d’arracher un accord sur les sujets au coeur du consensus – définition du rôle des conseillers juridiques et clause de raisonnabilité – avant la désignation des représentants à la commission de nomination des juges.
La date du 14 juin est celle où l’on saura qui des deux parties aura gagné ce bras de fer.