Depuis 10 ans, le campus francophone du Collège académique de Netanya, organise des cycles de conférences annuels autour d’un thème précis.
A l’approche de la fin de cette saison, nous nous sommes entretenus avec la présidente du campus, Claude Brightman.
Le P’tit Hebdo: Quel bilan tirez-vous de cette saison?
Claude Brightman: Le thème essentiel de ce cycle était la transmission. La dernière conférence, prévue le 12 mai sera sur Tsahal, qui est en fait le cœur d’Israël, puisque cette armée est celle du peuple. Elle permet l’essentiel de la vie et de la survie du pays. Puis le 16 juin, nous finirons l’année par une comédie musicale de Steve Suissa et Cécile Bens. Au terme de cette saison et après 10 ans, ces cycles de conférences sont une source de fierté. Nous sommes parvenus à fédérer un groupe de 150 à 200 personnes, auquel se rajoute toujours d’autres personnes au gré des conférences, qui viennent pour écouter et échanger.
Notre prochain cycle sera sur l’engagement avec la venue de personne comme Franz-Olivier Giesbert, la mise en valeur de l’action de l’Alliance mais aussi l’engagement dans le cinéma et la littérature.
Lph: Quelle est la particularité des cycles du campus francophone?
C.B.: C’est la liberté de parole et le temps que nous mettons à la disposition de nos intervenants. La formule que nous proposons séduit beaucoup et le public et les intervenants. Nous faisons ainsi venir des conférenciers prestigieux.
Notre particularité tient aussi au fait que dans notre assistance se trouvent nos élèves et anciens élèves du campus, qui ont cette double culture. Ces cycles sont destinés à fabriquer des bourses pour aider ces jeunes Français à faire leurs études en Israël. Ils complètent ainsi, la formation qu’ils reçoivent ici, leur donnant tous les outils pour s’intégrer parfaitement dans la société israélienne.
Lph: Les élites françaises semblent, dans leur ensemble plutôt hostiles à Israël et pourtant les affiches de vos conférences nous prouvent le contraire. Comment expliquez-vous ce paradoxe?
C.B.: La position officielle du Quai d’Orsay demeure, effectivement, anti-israélienne, pour des raisons incompréhensibles. Il est dommage que le Président Macron, jeune et brillant, ne cherche pas à élaborer une position plus équilibrée. Il y a, toutefois, des personnalités dans le monde intellectuel, qui ont le courage d’aller plus loin et de réaliser que le problème est plus complexe, surtout lorsque l’on observe l’histoire des tentatives de négociations d’Israël. Elles comprennent qu’Israël est un lieu où la discussion est ouverte et qu’il est prêt à écouter avec respect même les critiques. Certains aussi de ceux qui viennent, le font ouvertement pour soutenir Israël. L’hostilité officielle de la France, pour des intérêts aujourd’hui dépassés, sont un crève-cœur. Face à la montée de l’antisémitisme qui en est aussi la conséquence, les gens d’éthique et de morale comprennent qu’il ne s’agit pas du problème des Juifs uniquement.
Lph: Quels sont vos vœux au pays pour ses 71 ans?
C.B.: Je suis amoureuse de ce pays et je me sens complètement israélienne. Je souhaite que nous ne perdions pas ce qui fait notre force: la morale et l’éthique. C’est ce qui fait la grandeur de notre pays: ne pas faire de compromis là-dessus.
Réservation obligatoire aux conférences: francophonie010@netanya.ac.il / 098607898 – 098607417
Propos recueillis par Guitel Ben-Ishay