Alors que la population en Israël est accrochée aux nouvelles, scrutant la réaction iranienne suite à l’élimination de leur leader, moi de mon côté je mets fin à la stratégie de guerre que j’avais établie depuis deux mois, une stratégie de guerre bien différente, mais indispensable à ma survie: celle d’obtenir au moins un paquet de beurre par jour. En effet, comme tous les habitants du pays, nous nous sommes vus du jour au lendemain rationnés en beurre. A la makolet du quartier, on nous dit qu’étant habitants du quartier, et priant dans le même Beit HaKnesset que le propriétaire, plus en bonus mon mari étant Rav (eh oui, étonnamment, cela nous rajoutait quelques points), nous pouvions obtenir un paquet par jour. Donc durant ces deux mois, chaque fois que mon mari était sollicité pour donner un cours dans un quartier éloigné, je le poussais, contrairement à mon habitude, qui est celle de l’encourager à enseigner à proximité, à accepter de donner des cours dans tout Jérusalem, non sans l’avoir muni au préalable d’une carte minutieusement dessinée grâce à Waze, sur laquelle j’avais noté toutes les makolet présentes sur le parcours. J’insistais pour qu’il s’arrête dans chacune pour tenter sa chance d’obtenir un paquet, et surtout, lui disais-je, rappelle au passage que tu es Rav, si ça marche dans la makolet d’Arnona, ça peut aussi marcher dans les autres !
Vous avez sans doute compris que notre consommation de beurre est assez élevée. Si je vous écris tout cela maintenant, c’est parce que le beurre ayant fait son come-back dans les rayons, vous ne représentez plus une menace pour ma ration de beurre journalière, et je peux donc vous en vanter les bienfaits!
Lorsque les promoteurs de l’industrie agroalimentaire américaine s’infiltrèrent dans le mouvement d’intérêt du domaine nutritionnel, ils transformèrent à leur profit l’information parvenant au public. Le beurre, une de leur première cible, fut alors accusé de tous les maux. On encouragea la population à consommer de la margarine polyinsaturée et le beurre, graisse saturée, disparut de nos tables. Alors que des générations avaient apprécié le beurre pour ses propriétés à entretenir la vie, il était à présent désigné responsable numéro un des maladies cardio-vasculaires. En étudiant les régimes originels de nombreuses sociétés exemplairement saines on découvre que le beurre en constituait un aliment de base. En effet, celui-ci est riche en acides gras saturés, mais ces derniers, consommés en proportions raisonnables au quotidien, jouent un rôle important dans la fabrication d’énergie. C’est en quantités trop élevées qu’ils deviennent dangereux pour l’organisme.
Le beurre est une excellente source de vitamine A. La vitamine A est une vitamine polyvalente, jouant un rôle dans plusieurs fonctions de l’organisme. Elle favorise la croissance des os, des dents, maintient la santé de la peau, et protège contre les infections. Elle contribue à une bonne vision. Deux cuillerées de beurre représentent une source sûre de vitamine A. En période de grippe, sachez que la vitamine A contenue dans le beurre aide à maintenir un système immunitaire sain. Le beurre contient aussi de la vitamine D, essentielle pour le système immunitaire. De plus il est la source unique de l’acide butyrique, nom dérivé du mot beurre dans lequel on le retrouve. L’acide butyrique joue dans l’organisme le rôle de carburant pour la muqueuse intestinale et a des propriétés antifongiques et anti-tumorales.
Donc si vous aussi aviez depuis longtemps supprimé le beurre de votre alimentation, je vous conseille de le réintégrer. Les Français d’ailleurs sont les plus grands consommateurs de beurre. Bien sûr, sa qualité, comme pour tout autre aliment, est la base de son efficacité. Acheter du beurre de petites fermes privées vous assure cette qualité. Les vitamines énumérées dans cet article font référence à celles produites par des vaches qui broutent de l’herbe!
Et bien sûr voici la recette du jour:
Cette recette est celle de mon kouglof qui répand une odeur beurrée délicieuse et que mon entourage ne se lasse pas de me réclamer…
Trois verres et demi de farine
Un sachet de levure.
Un verre de sucre
Un verre de lait tiède
Trois œufs
Deux cent grammes de beurre
Optionnel: Brandy, amandes et raisins secs.
Placez le tout dans le bol du mixer selon l’ordre. Mélangez jusqu’à obtenir une pâte assez liquide. Versez dans le plat à kouglof. Laissez monter puis enfournez pour vingt minutes dans un four à 170 degrés.
Manou Akerman- Naturopathe
02-9932862; 054-5292337
Photo David Shay/Wikipedia