L’ancien Premier ministre s’est une nouvelle fois lancé dans une attaque en règle contre la droite au pouvoir, et principalement contre le Premier ministre Binyamin Netanyahou et le parti Habayit Hayehoudi.
Mardi, au musée d’Erets Israël à Tel-Aviv, Ehoud Barak a dressé un tableau-catastrophe de l’avenir d’Israël si la politique de Binyamin Netanyahou et ses alliés se poursuit. Choisissant l’outrance et les allusions à des périodes sombres de l’Histoire, il a dénoncé “une vague de nationalisme qui déferle sur le pays, faisant penser aux mouvements idéologiques qui prônaient ‘la race, le sang et la terre'”. Ehoud Barak a continué en affirmant voir s’installer en Israël un “nationalisme obscurantiste et messianique au sein duquel oeuvrent des forces qui menacent le projet sioniste dans son ensemble, avec un glissement vers un Etat binational dans lequel vivra une majorité musulmane faite de citoyens de première et deuxième catégories”.
Ehoud Barak a accusé le gouvernement Netanyahou de s’éloigner des pays à tradition démocratique et libérale, telle que l’Europe occidentale et les pays scandinaves, pour se rapprocher de pays à régime nationaliste, xénophobe et peu démocratique comme certains Etats d’Europe centrale et orientale.
Sans nommer Naftali Benett et son parti, l’ancien Premier ministre a accusé: “Une minorité extrémiste qui représente une partie infime de la population du pays est en train de manipuler un Premier ministre faible, influençable et mis sous pression”.
Enfin, il a évoqué son retour en politique, jouant le rôle de “l’homme-providentiel qui vient sauver la nation”. Il a annoncé qu’il fera tout pour promouvoir un nouveau leadership qui constituera une alternative au pouvoir actuel, “peu importe s’il occupera la 20e ou la 120e place sur la liste”! Il a formulé son rêve ainsi: “Pour autant qu’on le veuille bien, il existe aujourd’hui une occasion historique de l’émergence d’une nouvelle direction politique, forte et unie, sage et dénuée d’angoisses, qui amènera avec elle une vision, un espoir et du volontarisme. Une direction qui aura le courage de prendre des décisions et la force de les mettre en oeuvre. Une direction qui donner au peuple les fruits des succès économiques et qui le fera participer directement aux grands choix, au sein d’une maison unique, dans un Etat sioniste et démocratique, fort, sûr et en perpétuelle croissance”. On a du mal à croire que ces phrases ont été prononcées par celui qui fut le Premier ministre le plus bref de l’histoire du pays, et au palmarès si médiocre.
Mercredi, le ministre de l’Education a répondu à l’ancien Premier ministre: “Ehoud Barak est un prophète de malheur, un prophète qui s’est toujours trompé. J’attends encore la chute d’Assad (annoncée par Barak pour dans un mois il y a cinq ans!), j’attends aussi le fameux ‘tsunami international contre Israël’ qu’il prévoyait il y a des années. Je suggère de prendre tout ce que Barak dit et d’aller ensuite parier l’inverse au casino! Aucun Premier ministre n’aura causé autant de tort en si peu de temps qu’Ehoud Barak. Alors, je lui conseille de continuer à courir le monde avec sa barbe, et nous, nous continuerons à gouverner”.
Le Likoud s’est contenté d’une réaction laconique: “Inutile de s’attarder sur cette nouvelle intervention hebdomadaire d’Ehoud Barak, le pire Premier ministre qu’Israël ait connu, qui tente désespérément de faire les titres dans les médias pour que l’on parle de lui”.
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