« Moshé Bar-Simantov et Prof. Sigal Sadetzky ont détruit l’économie israélienne », c’est ce qu’affirme ni plus ni moins le député Naftali Benett, président de Yamina. Ce dernier écrit ces lignes dans un livre qu’il vient de publier « Comment vaincre le Corona » où il décrit ce qui selon lui s’est déroulé au sommet de l’Etat, et particulièrement au ministère de la Santé, depuis le début du Corona.
La critique globale que Naftali Benett émet envers les deux hauts fonctionnaires cités plus haut est la suivante : « Le côté absurde qui a caractérisé la première vague de Corona en Israël est que le simple bon sens n’a pas réussi à percer la muraille de la conception rigide des hauts responsables du système de santé de cette période ». L’ancien ministre leur reproche de s’être fixés sur le blocus et de ne pas avoir voulu entendre de quelconque alternative, notamment les tests de dépistage en masse. Il cite l’exemple du Prof. Gaby Barabash, ancien directeur-général du ministère de la Santé, qui avait proposé des tests de dépistage à grande échelle dans les supermarchés, idée qui a été « enterrée » par Moshé Bar-Simantov et Prof. Sigal Sadetzky, même sort qui a été réservé à la proposition du Prof. Zeev Rothstein, directeur de l’hôpital Hadassa Ein Karem à Jérusalem qui suggérait d’effectuer des tests identiques à tous ceux qui travaillent dans les hôpitaux.
Naftali Benett pointe également un doigt accusateur envers la bureaucratie du ministère de la Santé qui aurait fait échouer un projet stratégique en coopération avec la société de high-tech israélienne « My Heritage », spécialisée en recherche de généalogie qui proposait à elle seule d’effectuer 10.000 à 15.000 testes quotidiens. Benett dit ne pas comprendre pourquoi cette option, qui avait donné d’excellents résultats en Corée du Sud et au Vietnam, avait été « sabotée » en Israël. « Le risque économique d’un échec éventuel de cette méthode était de toute manière largement inférieur aux dégâts causés à l’économie du fait de ne pas la tenter », affirme l’ancien ministre. Ce dernier reproche à ces responsables de ne pas avoir présenté des arguments ou des données solides pour justifier leur refus d’envisager d’autres options mais qu’ils ont été « obsessionnels » en faveur d’une fermeture de l’économie. Ce n’est que très tard – le 27 mars – précise Naftali Benett, que le Premier ministre a décidé d’adopter cette formule, avec un objectif de 30.000 testes quotidiens, mais cette annonce n’a été mise en oeuvre que plusieurs mois plus tard.
Focalisé sur l’économie, Naftali Benett, accuse ainsi les fonctionnaires du ministère de la Santé et des responsables politiques « qui par leur fixation mentale et de bas intérêts politiciens ont gravement porté atteinte à la subsistance, à l’honneur et à la santé de millions de citoyens israéliens ».
Le député souligne toutefois : « Moshé Bar Simantov et Prof. Sigal Sadetzky ne sont pas de mauvaises personnes, bien au contraire, ce sont des serviteurs de l’Etat de premier rang. Mais la doctrine qui les guide est le risque zéro. Le ministère de la Santé est de nature très conservateur et lent. Mais ce n’est pas ainsi que l’on gagne une guerre. Leur conception détruit l’économie et a provoqué la deuxième vague qui est beaucoup plus grave que la première. »

Au ministère de la Santé la réaction a été la colère : « Les allégations de Naftali Benett sont mensongères et truffées d’inexactitudes », écrit Moshé Bar Simantov qui poursuit : « Le ministère de la Santé, sous ma direction et celle du Premier ministre ainsi que du ministre Yaakov Litzman avons réussi avec détermination à juguler la première vague avec diverses mesures qui incluaient l’augmentation massive du dispositif des tests de dépistage parallèlement aux mesures-barrières qui ont été prises dans tous les pays ayant réussi, avec Israël dans le peloton de tête ».

De son côté, Prof. Sigal Sadetzky a écrit : « Durant la période où mes recommandations ont été prises en compte, Israël a été parmi les leaders mondiaux dans la lutte contre la pandémie. Une grande partie des affirmations de Naftali Benett oscillent entre la fable et le mensonge. Le fait que l’ancien ministre continue à attaquer les professionnels dont le travail a été efficace et reconnu en Israël comme dans le monde n’est pas lié à au domaine de la médecine ».
Photo Yonatan Sindel / Flash 90