Lors de la cérémonie d’investiture de nouveaux juges, qui se déroulait à la résidence présidentielle, la présidente de la Cour suprême Myriam Naor a voulu répondure à la ministre de la Justice Ayelet Shaked qui avait critiqué la décision de la Cour d’annuler l’accord sur le gaz et de manière générale, accusait le pouvoir judiciaire de trop interférer dans l’action gouvernementale.
Dans son intervention, Myriam Naor a notamment dit: “Nous ne craignons personne. Nous respecterons les autres pouvoirs mais nous remplirons notre rôle. Même dans un régime démocratique, un gouvernement ne peut pas faire tout ce qui lui passe par la tête”. Une belle phrase que nous aurions aimé entendre en 2005 avant la Hitnatkout, où la Cour suprême avait déclaré “ne pas vouloir interférer dans les décisions gouvernementales….”.
Le président Reouven Rivlin n’a pas manqué non plus l’occasion de se porter au secours de la Cour suprême, histoire de s’opposer au Premier ministre et à la ministre de la Justice, en déclarant “qu’il est impensable que nous appliquerions uniquement les décisions de la Cour suprême qui sont conformes à nos idées”.
Le président de l’Etat a juste oublié un petit détail: Binyamin Netanyahou et Ayelet Shaked ont tout deux indiqué qu’il faut respecter et appliquer toutes les décisions de la Cour suprême, mais ce qui n’empêche pas d’avoir également le droit de les critiquer, tout comme il est légitime de critiquer des décisions du gouvernement ou du parlement.
Il est curieux de constater que cette volonté de la Cour suprême de se poser en rempart contre la “toute-puissance de la majorité au pouvoir” ne s’exprime que lorsque la droite est au pouvoir.
Photo Yossi Zamir / Flash 90